Les manifestations seront interdites mercredi à Belgrade dans le cadre du renforcement des mesures de sécurité pendant la visite du vice-président américain, Joe Biden, a annoncé mardi le ministère serbe de l'Intérieur.

«Sur la base d'une position commune des organes de l'État, des services de sécurité et du ministère de l'Intérieur, il a été décidé que toutes les manifestations publiques seraient interdites pour des raisons de sécurité durant la visite du vice-président Joe Biden», indique un bref communiqué du ministère. «Nous prions les citoyens de faire preuve de compréhension pour cette décision», ajoute le texte. M. Biden est attendu mercredi à Belgrade, venant de Sarajevo, deuxième étape et point d'orgue de sa tournée dans les Balkans, où la position américaine en faveur de l'indépendance du Kosovo a suscité des tensions l'an dernier.

Belgrade avait connu de violentes manifestations, notamment contre l'ambassade des États-Unis, quelques jours après la proclamation d'indépendance du Kosovo, le 17 février 2008, et sa reconnaissance par Washington.

Selon la radio et télévision B92, le Boeing 757 du vice-président américain sera accompagné par des Migs militaires serbes dès qu'il entrera dans l'espace aérien serbe, fermé pendant deux heures.

Selon un responsable américain, M. Biden devrait rechercher les moyens de parvenir à un «modus vivendi» entre la Serbie et le Kosovo lors de sa rencontre avec le président serbe Boris Tadic.

Sa visite a été vivement contestée par les partis d'orientation nationaliste et des groupuscules ultranationalistes.

Mardi à Belgrade, une vingtaine de personnes encadrées par un important dispositif policier manifestaient devant la présidence serbe à l'appel de l'organisation «Mouvement populaire serbe 1389» (SNP 1389).

Le Parti démocratique de Serbie (DSS) de l'ancien premier ministre serbe Vojislav Kostunica et ses alliés prévoyaient d'animer à Belgrade une exposition de photographies consacrée aux conséquences des bombardements de l'OTAN en 1999 pour exprimer leur opposition à la visite de M. Biden, largement considéré dans les milieux nationalistes comme un homme politique ayant exprimé des positions ouvertement anti-serbes.