Les Etats-Unis se sont dits «consternés» lundi par le retrait russe des discussions organisées à Genève avec la Géorgie, accusant Moscou de chercher délibérément à saper les pourparlers.

«Les Etats-Unis sont consternés par un tel comportement», a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat, Ian Kelly. «Le fait que ce retrait ait eu lieu avant même que s'engage la discussion révèle une tentative coordonnée visant à saper les discussions de Genève», a-t-il ajouté, faisant allusion au départ simultané des délégations de Russie et d'Ossétie du Sud, une région séparatiste de Géorgie dont Moscou a reconnu l'indépendance.

Les Russes ont claqué la porte lundi des discussions avec la Géorgie organisées à Genève, mettant en avant l'absence d'un des participants, l'Abkhazie, l'autre région séparatiste géorgienne au coeur du conflit d'août 2008.

Selon Washington, ce comportement des deux délégations «est contraire à l'esprit du cessez-le-feu du 12 août facilité par le président français Nicolas Sarkozy ainsi qu'à la résolution 1866 du conseil de sécurité de l'ONU, lesquels appellent à des pourparlers pour contribuer à la sécurité et à la stabilité en Géorgie».

«Nous espérons que la délégation russe et que des participants ossètes et abkhazes participeront aux discussions» qui doivent reprendre mardi, a ajouté le département d'Etat.

L'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, les deux régions géorgiennes auto-proclamées indépendantes avec le soutien de Moscou, participent aux discussions de Genève engagées depuis octobre sous l'égide de l'Union européenne, de l'ONU et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à la demande expresse de la Russie.

Mais la partie abkhaze avait annoncé samedi son intention de boycotter le processus prévu par les accords de paix de septembre, en raison d'un différend avec les Nations Unies.

Malgré cette annonce, les organisateurs de la rencontre de deux jours avaient décidé de maintenir les discussions de lundi.

Elles n'ont finalement pas tenu deux heures, les Ossètes quittant les premiers la salle, suivis peu après par la délégation russe.