Benoît XVI n'a jamais fait partie des Jeunesses Hitlériennes, a affirmé mardi à l'AFP le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, en démenti à des informations de presse.

«Je souhaite clarifier les mensonges écrits par la presse israélienne et internationale. Il (le pape) n'a jamais été dans ce mouvement. Il n'a jamais été dans ce mouvement de jeunesse idéologiquement lié au nazisme», a déclaré le père Lombardi.

Selon lui, le pape, durant sa jeunesse, «a été enrôlé contre sa volonté dans une unité de défense anti-aérienne chargée de la protection des villes». «Tout est dans sa biographie», a-t-il poursuivi.

Il a insisté sur le fait qu'à l'époque Joseph Ratzinger était «un jeune séminariste qui était dans une unité de défense (anti)aérienne». «Pendant une courte période, il a été détenu par les Américains, à la fin de la guerre, et après cette détention brève, il est retourné au séminaire».

Ces propos du père Lombardi contredisent des informations parues dans la presse depuis la désignation du successeur de Jean-Paul II, en 2005.

Dans une interview accordée au journaliste allemand Peter Seewald en avril 2005, Joseph Ratzinger avait toutefois déclaré: «Dès que j'ai quitté le séminaire, je n'ai pas été directement dans les Jeunesses Hitlériennes. Et cela a été difficile parce que, pour obtenir une réduction du coût de l'école dont j'avais besoin, il fallait prouver qu'on avait rendu visite aux Jeunesses Hitlériennes».

Selon une enquête allemande, citée par l'agence de presse religieuse catholique française i.media, le futur pape avait adhéré aux Jeunesses Hitlériennes, mais contre sa volonté, en 1941, le jour de son 14e anniversaire. Il a été catalogué «membre obligé» (Zwangs-Hitlerjunge), différent donc des volontaires (Stamm-Hitlerjunge). C'est le 2 août 1943 qu'il a été incorporé comme auxiliaire dans la défense antiaérienne.

Le président du Parlement, Reuven Rivlin, a refusé de se rendre à l'aéroport pour accueillir le pape et n'a participé qu'à la cérémonie à Yad Vashem, reconnaissant son «malaise» en présence d'un ex-membre des Jeunesses Hitlériennes et de la Wehrmacht, qu'il a désertée en 1944, a-t-il expliqué.

«Il (le pape) a omis de mentionner que les Allemands ou les nazis ont participé au massacre, et il n'a pas eu une seule parole pour demander pardon ou du moins exprimer remord ou compassion pour les victimes», a de son côté déploré le rabbin Méir Lau, président du Mémorial Yad Vashem, un rescapé des camps de la mort.

Avant sa venue en Israël, Benoît XVI avait alimenté la polémique en multipliant les faux pas politiques ou théologiques.

Il avait ainsi suscité un tollé en levant l'excommunication de l'évêque négationniste Richard Williamson et en relançant le processus de béatification du pape Pie XII, auquel les juifs reprochent son silence face au génocide nazi.