Le nouveau gouvernement islandais a décidé dimanche de lancer au plus vite le processus d'adhésion à l'Union européenne en saisissant le parlement dans les prochains jours.

«Une résolution sera proposée bientôt au parlement après sa première réunion vendredi prochain. Ce sera dans les jours suivant la séance inaugurale», a affirmé dimanche le Premier ministre islandais, Johanna Sigurdardottir, lors d'une conférence de presse.

«Nous insistons pour qu'une demande d'adhésion soit envoyée à l'UE avant juillet», a ajouté la chef du nouveau gouvernement de coalition de gauche.

Dans une déclaration de politique générale publiée dimanche le gouvernement annonce que le parlement issu des élections législatives du 25 avril sera saisi pour décider de cette demande de candidature et que la décision d'adhésion devra ensuite être entérinée par référendum.

La coalition de gauche a remporté le mois dernier une victoire historique, obtenant pour la première fois la majorité à la chambre avec 34 sièges sur 63.

Elle a battu les conservateurs du Parti de l'Indépendance qui étaient au pouvoir depuis dix-huit ans et qui ont été accusés à l'automne d'avoir conduit l'île à la faillite économique.

La question européenne divise toutefois profondément la coalition formée par les Sociaux-démocrates de Mme Sigurdardottir et par les Gauche-Verts de l'eurosceptique ministre des Finances M. Steingrimur Sigfusson.

Aussi, dans sa déclaration de politique générale, le gouvernement précise que «les deux parties assument leurs divergences sur la question européenne mais que les deux parties insistent sur leur volonté conjointe pour que ce soit la nation, qui, au bout du compte, par référendum, décide si l'Islande rejoindra l'UE».

Le Premier ministre estime pouvoir dégager au parlement une majorité favorable à l'ouverture de discussions avec l'UE malgré la défection de son allié, selon les analyses publiées par la presse islandaise.

Les Sociaux-démocrates pourraient bénéficier du soutien de députés de deux autres partis pro-européens, le Mouvement citoyen et le Parti progressiste, selon les analystes.

Le leader des Gauche-Verts, sans adhérer au projet européen, a néanmoins déclaré dimanche qu'il soutenait «avec insistance une solution démocratique pour la question de l'UE et que cela passera par la voie parlementaire». Il a aussitôt ajouté qu'il proposerait «une méthode pour que cette adhésion soit approuvée par référendum».

«Au parlement, a dit M Sigfusson, seules les convictions comptent, rien d'autre».

Les deux alliés s'ils divergent sur l'Europe ont décidé ensemble de relancer l'économie de l'île en faillite. 

«L'objectif central du gouvernement est un retour à l'équilibre du budget de l'Etat en 2013», assure la déclaration de politique générale.

Elle annonce une série de décisions à prendre dans les cent premiers jours de son exercice parmi lesquelles «des mesures pour finaliser la recapitalisation et la restructuration du système bancaire».  

Dans le même temps le gouvernement compte mettre en oeuvre «un ambitieux plan de création d'emplois et d'innovation pour rétablir la position de l'Islande parmi les pays les plus énergiques et compétitifs du monde à l'horizon 2020».

Mme Sigurdardottir a ensuite annoncé la composition de son nouveau gouvernement de coalition qui comprend 12 ministres dont cinq Sociaux-démocrates, cinq Gauche-Verts, deux indépendants.