«Quand l'Europe veut, l'Europe peut», estime Nicolas Sarkozy, qui fera meeting commun dimanche avec la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin. Leurs partis respectifs «travaillent ensemble (...) au sein du Parti populaire européen et défendent une même vision et un même projet pour l'Europe», affirme le président français dans un entretien au journal dominical allemand «Bild am Sonntag».

M. Sarkozy réitère par ailleurs sa conviction que l'Union européenne doit «cesser de (s') élargir indéfiniment» pour être «bien organisée». «Cessons de faire des promesses vaines à la Turquie et étudions avec elle la création d'un grand espace économique et humain commun, que nous pourrions aussi proposer à la Russie», lance-t-il. «La campagne européenne ne doit pas se faire sur des enjeux locaux ni même nationaux: l'enjeu est de savoir quelle Europe nous voulons», explique le président français au «Bild am Sonntag».

Il évoque une «vision commune» franco-allemande d'«une Europe qui s'engage, une Europe qui agit, une Europe qui pèse», «face à la crise, face à la spéculation, face aux tensions». «Nous travaillons très bien ensemble et que nous formons une équipe efficace au service d'une Europe qui agit», poursuit-il.

«Je ne veux pas d'une Europe bureaucratique, d'une Europe impuissante, mais d'une Europe qui agit, qui défend l'intérêt de nos citoyens et de nos entreprises», explique M. Sarkozy, pour qui «l'Europe doit se battre pour que, sur son sol, se développe son industrie avec ses travailleurs et ses chercheurs, pour assurer une concurrence loyale à travers le monde».

Et de citer ces derniers mois où, tant sur le plan économique que sur dans les dossiers internationaux, l'Union européenne s'est selon lui révélée être «un moteur face à tous les grands défis et à toutes les grandes crises». «Bien sûr, la crise n'est pas terminée, nous le savons, et nous sommes prêts à faire plus si la situation l'exige», assure le président français, «mais pour l'instant, je suis plutôt fier de tout ce que nous avons réussi à accomplir».

Interrogé sur son «j'aime Angela Merkel» (mai 2008), Nicolas Sarkozy ne tarit pas d'éloges. «C'est tout simplement le témoignage de mon admiration pour la personnalité politique remarquable qu'elle est et, sur un plan plus personnel, de la profonde sympathie que j'ai pour elle», répond-il, se disant «fasciné» par le destin de la chancelière allemande. «Angela Merkel sait qu'elle peut compter sur moi comme je sais pouvoir compter sur elle», assure le président français.