L'humoriste français controversé Dieudonné a présenté vendredi une très hétérogène liste «anti-sioniste» pour les élections européennes, se félicitant de la polémique créée par son initiative.

Il s'est félicité lors d'une conférence de presse d'avoir été placé «au coeur du débat» par le secrétaire général de la présidence, Claude Guéant, qui avait indiqué dimanche réfléchir à la possibilité d'une interdiction.

Avec ses deux principaux colistiers, l'écrivain et ex-membre du Front national Alain Soral et le président du «Parti anti-sioniste de France», Yahia Gouasmi, il a présenté une liste composée de personnes venues d'horizons extrêmement différents.

L'un d'eux, Francesco Condemi, s'est présenté comme «cinéaste», «venu de l'extrême gauche». Un autre, Cyrille Ray-Coquet, a affirmé vouloir «replacer dieu au centre des préoccupations». Une jeune femme, Emmanuelle Gili, s'est affichée comme une membre du groupuscule ultra-nationaliste «Renouveau français» et un autre comme le «président d'une association d'amitié franco-serbe».

Pour beaucoup issus de l'immigration, nombre d'entre eux ont affirmé avoir milité dans des organisations aussi diverses que les syndicats de gauche CGT et Sud, le Parti communiste français, les Verts ou le Front national jeunesse (FNJ).

«Le seul ennemi de cette République, c'est le sionisme, qui est là et qui nous divise depuis toujours, qui organise en fait les guerres un peu partout, dans le monde et en France», a affirmé Dieudonné.

Né en 1966 en banlieue parisienne d'une mère française et d'un père camerounais, de son vrai nom Dieudonné M'Bala M'Bala, il formait à ses débuts un duo avec un autre humoriste, juif, Elie Semoun, dont il s'est depuis séparé.

Il s'est ensuite rapproché du parti d'extrême droite Front national, dénonçant le peu de place accordé à la question de la traite négrière par les médias qui sont, selon lui, «focalisés» sur la Shoah.

Condamné à plusieurs reprises pour des propos sur la Shoah et les juifs, Dieudonné avait provoqué un tollé en invitant sur scène en décembre le négationniste Robert Faurisson, et a été renvoyé devant la justice pour «injures raciales».