L'ex-chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, a demandé lundi au Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie d'ordonner aux Etats-Unis et à la Suède de fournir les informations prouvant, dit-il, que l'immunité judiciaire lui avait été promise.

«Il est respectueusement requis de la cour qu'elle prenne toutes les mesures en son pouvoir pour assister le Dr Karadzic en vue (de lui permettre) de recevoir les informations dont il a besoin des gouvernements des Etats-Unis et de Suède», a écrit dans une motion Radovan Karadzic, qui assure seul sa défense.

Ces informations sont «essentielles dans (cette) affaire», a ajouté l'ex-responsable, arrêté le 21 juillet 2008 à Belgrade après treize ans passés dans la clandestinité, puis extradé pour être jugé à La Haye.

Radovan Karadzic affirme que l'ancien négociateur américain Richard Holbrooke lui avait promis qu'il échapperait à toute poursuite judiciaire s'il se retirait de la vie publique après le règlement de paix.

M. Holbrooke, l'architecte des accords de Dayton qui ont mis fin à la guerre de Bosnie (1992-1995), a toujours nié l'existence d'un tel accord.

Radovan Karadzic a également demandé l'aide du TPI en vue d'interroger le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, qui a également joué un rôle de médiateur.

«M. Bildt était en contact quotidien avec Holbrooke pendant la période eu cours de laquelle l'accord a été passé et était coresponsable de l'obtention de la démission du Dr Karadzic», a-t-il argumenté.

L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie ne peut pas se prévaloir d'un accord d'immunité judiciaire prétendument conclu avec M. Holbrooke, avait décidé en décembre le TPI.

Le tribunal de La Haye avait expliqué qu'un éventuel accord de ce type ne valait de toute façon pas pour les personnes accusées de génocide, de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité devant une juridiction internationale.

Radovan Karadzic plaide non coupable de onze chefs de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité retenus à son encontre.

Radovan Karadzic est considéré comme le cerveau du «nettoyage ethnique» ayant visé les Musulmans et les Croates pendant la guerre de Bosnie.