Le président français Nicolas Sarkozy, accompagné de son épouse Carla, a entamé lundi une visite officielle de deux jours en Espagne qui devrait conforter l'entente franco-espagnole sur des questions comme la lutte anti-ETA et les grands thèmes internationaux.

Le couple présidentiel, arrivé en fin de matinée à Madrid, effectuait lundi une visite d'Etat essentiellement protocolaire, avec réceptions par le roi Juan Carlos et la reine Sofia, et visite du musée du Prado.

La journée de mardi sera pour l'essentiel consacrée à un sommet bilatéral marqué par l'engagement attendu des deux pays d'étendre leur «exemplaire» coopération contre l'organisation indépendantiste basque ETA à d'autres préoccupations communes de sécurité intérieure.

La France et l'Espagne signeront une déclaration sur la Sécurité intérieure, qui prévoit de renforcer leur coopération stratégique et opérationnelle contre le crime organisé et le trafic de drogue notamment.

Paris devrait aussi exprimer son appui à la présidence espagnole de l'Union européenne du premier semestre 2010, et sa volonté de collaborer activement avec Madrid à la transposition européenne des décisions du récent sommet du G20 de Londres sur la crise financière internationale.

La visite de M. Sarkozy, «qui a révolutionné nombre d'us et coutumes de la politique traditionnelle» intervient à «un moment doux de la relation franco-espagnole», relevait lundi dans un éditorial le quotidien El Mundo.

«Intérêt multiplié», selon le journal, par la présence «de son épouse, la chanteuse populaire Carla Bruni», dont le choc des élégances attendu avec la princesse Letizia était sur toutes les lèvres en Espagne.

Paris et Madrid ont abondamment déminé avant cette visite la polémique des derniers jours sur des propos attribués à M. Sarkozy mettant en doute l'intelligence du chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero.

«Nous sommes d'accord sur tout. Il existe une relation très étroite. C'est pour cela que m'a irrité toute cette polémique», a déclaré à El Mundo le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, qui voyageait avec M. Sarkozy.

«Le président Sarkozy a une excellente opinion de son collègue. Il l'apprécie, il le fréquente, il l'aime. Il n'a jamais mis en doute son intelligence», a ajouté M. Kouchner.

Le président français avait déjà affirmé porter «une grande estime» et «une réelle affection» à M. Zapatero dans une interview publiée dimanche par le quotidien espagnol El Pais.

«J'ai une très bonne relation avec Nicolas Sarkozy et je sais que tous les commentaires qu'il a pu faire sur moi étaient positifs», avait déclaré M. Zapatero au quotidien français Le Monde paru vendredi.

M. Sarkozy et son épouse ont été accueillis par le roi et la reine d'Espagne et M. Zapatero au Palais du Pardo, où ils séjourneront au milieu d'un parc verdoyant aux portes de Madrid.

Carla Bruni-Sarkozy, robe noire courte réhaussée d'un boléro blanc plissé dans le dos, chaussures noires à petits talons, était au centre de tous les regards au moment des hymnes.

Après les honneurs militaires, M. Sarkozy et son épouse se sont rendus au Palais de la Zarzuela, pour un déjeuner en présence du prince héritier Felipe et de son épouse la princesse Letizia.

Le président français devait ensuite s'entretenir avec le chef de l'opposition espagnole, le conservateur Mariano Rajoy.

Visite du musée du Prado et réception à la résidence de l'ambassadeur de France devaient occuper l'après-midi avant un dîner d'Etat au Palais royal. bur-pal/gg/fz/fka