Douze hommes ont été arrêtés mercredi dans le nord-ouest de l'Angleterre, selon la police du comté du Greater Manchester, dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste déclenchée à la hâte après la bévue d'un haut responsable de Scotland Yard.

Douze hommes, dont le plus jeune a entre 15 et 20 ans, et le plus âgé 41 ans, ont été arrêtés dans le cadre de la loi antiterroriste à huit différentes adresses du nord-ouest de l'Angleterre, a annoncé la police du Greater Manchester dans un communiqué.

Plusieurs centaines de policiers, des membres de l'Unité antiterroriste du nord-ouest soutenus par les forces de police de trois comtés de la région (Merseyside, Greater Manchester et Lancashire), ont procédé à ces arrestations et à des perquisitions mercredi en début de soirée, selon la même source.

Ces arrestations ont notamment eu lieu dans le quartier de Cheetham Hill à Manchester, à l'université John Moores de Liverpool et dans la ville de Clitheroe (Lancashire), a précisé la police du Greater Manchester.

La police a décidé de précipiter ces arrestations en raison de la bévue d'un haut responsable de Scotland Yard, qui menaçait de mettre en péril l'opération de surveillance des suspects appréhendés.

Bob Quick, responsable de l'unité antiterroriste de Scotland Yard, avait été photographié mercredi à son arrivée à Downing Street, pour un entretien avec le Premier ministre Gordon Brown, avec des documents sur lesquels étaient lisibles les détails de cette opération.

Les médias diffusaient dans la soirée cette photo, en obscurcissant le contenu des documents, qui faisaient mention de lieux et de détails sur la nature de la menace présentée par les suspects.

Le déclenchement de cette opération a été une décision «d'ordre opérationnel» prise par la police et le MI5, les services de renseignement intérieur, a précisé dans un communiqué la ministre de l'Intérieur Jacqui Smith.

Dès l'annonce par les médias du déclenchement des perquisitions, M. Quick a admis avoir commis une «erreur» et exprimé ses «profonds regrets» au patron de Scotland Yard, Paul Stephenson.

«C'est le genre d'erreur que le plus haut officier antiterroriste britannique ne peut tout simplement pas se permettre de faire», a cependant déploré Chris Grayling, porte-parole à l'Intérieur du parti conservateur, principale force de l'opposition.

Des témoins à l'université John Moores de Liverpool ont raconté que deux hommes d'une vingtaine d'années, d'origine asiatique, avaient été appréhendés à l'entrée de la principale bibliothèque.

«Quand j'ai regardé, j'ai vu un homme sur le sol», a dit Daniel Taylor, étudiant en journalisme. «La police lui criait dessus et un policier avait ce qui semblait être une arme à feu pointée sur sa tête. A quelques mètres, il y avait un autre gars au sol (...) Ils semblaient être des étudiants normaux. Ils étaient habillés très simplement et avaient une vingtaine d'années.»

La police a ensuite précisé qu'une seule arrestation avait eu lieu à l'université.

La Grande-Bretagne est placée en état d'alerte antiterroriste élevée depuis les attentats du 7 juillet 2005 à Londres, qui avaient fait 56 morts dans les transports en commun, dont les quatre kamikazes.