Des proches de disparus du séisme qui a frappé lundi l'Italie centrale se pressaient mercredi autour de ce qui avait été un foyer d'étudiants à L'Aquila, espérant contre tout espoir les retrouver vivants.

Une nuée de sauveteurs portant des masques anti-poussière passent au crible les décombres, aidés par des chiens pour localiser les victimes et par une grue pour soulever les plaques de béton et les morceaux de métal tordus, alors que le soleil descend sur les Apennins. En apprenant qu'une étudiante a été retrouvée morte, Francesco Danese, un ami de la famille, surmonte son chagrin pour appeler sur son téléphone mobile, répétant encore et encore: «Le pire est arrivé. Elle est morte».

L'oncle d'un des étudiants encore enfouis sous les débris, qui refuse de donner son nom, relève: «L'espoir meurt en dernier. Mais que peut-on vraiment attendre ici? L'immeuble s'est tout simplement effondré».

Non loin, des femmes se pressent les unes contre les autres, d'autres se prennent la tête dans les mains.

Un sauveteur s'approche et leur demande de décrire leurs disparus ou de montrer une photo pour identifier un corps qui vient d'être retrouvé. Une des femmes habillée de noir s'évanouit et doit être soutenue par des proches.

«On continue à creuser jusqu'à ce qu'on ait trouvé tout le monde -- vivant ou mort. On va faire notre travail», dit Luca Signorile, qui travaille sur un autre immeuble détruit du centre ville où un corps a été récupéré plus tôt dans la journée.

De nombreuses voitures des pompiers et de la police et des ambulances sont stationnées dans les rues étroites proches du site de recherche, pendant que le reste du centre ville demeure étrangement silencieux, parcouru seulement par des patrouilles de policiers traquant les pillards.

Des pompiers fouillent un troisième édifice. Leur responsable, Leonardo Bruni explique: «On cherche toujours, on n'a pas encore fait appel à une pelleteuse. Il y a encore des répliques. Après, on vérifiera les immeubles pour voir s'ils sont habitables».

Les pompiers sortent des tas d'objets personnels de la maison, dangereusement perchée sur une colline à la périphérie de L'Aquila. Bandanas, lunettes de soleil, vêtements et matelas sont emportés pendant que le travail ingrat continue.

Le tremblement de terre s'est produit tôt lundi, ravageant une partie de cette région historique et pittoresque. Pour l'instant, le bilan est de 260 morts, dont 16 enfants, et des dizaines de milliers de personnes sont sans abri.

Des milliers de sauveteurs ont été mobilisés, y compris des experts étrangers comme l'Espagnol Pedro Frutos, qui a déjà 11 tremblements de terre à son actif tout autour du monde. Il est assis à côté de son chien renifleur près d'une zone de recherche.

«On se sert de nos chiens pour chercher les corps. Il ne va plus y avoir de rescapé ici», dit-il en enlevant sa casquette rouge et en s'essuyant le front.

«On ne trouve que des cadavres», ajoute-t-il.