Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi que la France allait accueillir un détenu de Guantanamo après la décision du président américain Barack Obama de fermer cette prison d'ici fin janvier 2010.

Interrogé sur Guantanamo et l'accueil éventuel par la France d'un détenu, M. Sarkozy a déclaré: «la France n'a qu'une parole. Oui, on en a parlé, oui on s'est mis d'accord et oui, c'est logique et cohérent» d'accueillir un détenu de Guantanamo

«Guantanamo, c'était pas conforme aux valeurs des Etats-Unis, en tout cas à l'idée que je m'en fais», a dit le président français lors d'une conférence de presse commune, à Strasbourg (France) à l'issue d'un entretien avec Barack Obama.

Si Washington demande à ses alliés de prendre des détenus, «parce que cela permet de fermer le camp (de Guantanamo) alors si on est cohérent, on dit oui», a déclaré le président. «En l'occurrence il y en a un» qui serait concerné par une décision «pour le mettre en prison ici» en France, a-t-il ajouté, sans nommer le détenu.

«On ne combat pas le terrorisme avec les méthodes de terroristes, on les combat avec les méthodes de la démocratie. On ne peut pas condamner les Etats-Unis parce qu'ils ont ce camp et s'en laver les mains une fois qu'ils le font», a souligné Nicolas Sarkozy.

Selon des sources concordantes, deux détenus algériens ont été blanchis par la justice américaine et sont «libérables» depuis fin novembre. Il s'agit de Lakhdar Boumediene, 42 ans, en grève de la faim depuis plus de deux ans - et alimenté de force selon l'organisation Amnesty International - et de Saber Lahmar, 39 ans.

Selon un responsable américain, la France examine la possibilité d'accueillir un ancien détenu algérien de Guantanamo, en raison «des liens historiques entre la France et l'Algérie».

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