Le président géorgien Mikheïl Saakachvili prépare une «revanche» après sa défaite militaire en août face à la Russie, a estimé jeudi le porte-parole de la diplomatie russe, suite à l'annonce de la Géorgie qu'elle allait renforcer son armée.

«De telles déclarations de M. Saakachvili (...) démontrent l'évidence : Tbilissi n'a pas retenu la leçon des évènements dans le Caucase et considère très clairement des projets de revanche», a estimé Andreï Nesterenko, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, au cours d'un point de presse.

Le président géorgien avait prévenu cette semaine qu'il allait, avec l'aide de Washington, «poursuivre la formation d'une armée moderne et plus forte, augmenter son personnel et son armement et plus important que tout augmenter le niveau de préparation et de défense».

M. Saakachvili s'est d'ailleurs félicité jeudi que les présidents russe et américain, Dmitri Medvedev et Barack Obama, soient en désaccord concernant le dossier de la Géorgie, un allié des Etats-Unis dans le Caucase, à l'issue de leur première rencontre mercredi à Londres.

«Certains en Russie avaient l'illusion que les Etats-Unis allaient échanger (leur soutien) à la Géorgie contre (une coopération accrue) sur l'Afghanistan et l'Iran, mais rien de tel n'est arrivé», a déclaré le président géorgien depuis le port de Batoumi, où la frégate américaine Klakring est en visite.

«Nous allons vers une nouvelle étape de notre partenariat stratégique, ce qui implique un nouveau niveau (de coopération) et le début de la création d'une nouvelle armée géorgienne», a insisté M. Saakachvili.

Le porte-parole de la diplomatie russe a pour sa part prévenu que toute aide visant à renforcer «le potentiel militaire» de la Géorgie «revenait à encourager un agresseur».

«Les expériences du passé ont montré que donner des armes aux dirigeants géorgiens actuels représente un vrai danger pour toute la région», a estimé M. Nesterenko.

La Géorgie a enregistré une cuisante défaite militaire contre la Russie en août 2008. A l'issue du conflit, Moscou a reconnu l'indépendance de deux régions séparatistes géorgiennes, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie.

La guerre éclata lorsque Tbilissi chercha à reprendre par la force le contrôle du territoire sud-ossète qui lui échappait depuis la chute de l'URSS.