L'ancien président polonais Lech Walesa, chef historique du syndicat Solidarité, s'est déclaré lundi prêt à quitter la Pologne si les auteurs des livres l'accusant d'avoir collaboré dans sa jeunesse avec la police politique communiste (SB) restaient impunis.

«Ce n'est pas un poisson d'avril. Il s'agit de pamphlets absurdes qu'un Etat démocratique ne devrait pas tolérer», a déclaré M. Walesa à l'AFP.

Deux livres, publiés ces derniers mois par des historiens de l'Institut de la mémoire nationale (IPN) qui instruit les crimes nazis et communistes, ont accusé Lech Walesa, âgé de 65 ans, d'avoir été mouchard de la redoutable SB dissoute après la chute du régime communiste en 1989.

Un tribunal spécial l'avait pourtant blanchi en 2000 de ces accusations de collaboration avec la SB, que lui-même a toujours dénoncées comme «absurdes».

L'un des historiens d'IPN, Pawel Zyzak, âgé de 24 ans, a en outre reproché à Lech Walesa, père de huit enfants, d'avoir eu un fils illégitime.

«J'ai déjà demandé au procureur général de la République et au président de la Diète (chambre basse du Parlement) de faire en sorte que ces accusations soient élucidées», a dit M. Walesa, héros de la lutte contre le communisme.

«Compte tenu du fait que ces attaques partent des institutions d'un Etat démocratique pour lequel j'avais lutté, je renonce désormais à participer à toutes les cérémonies officielles», déclare l'ancien chef de Solidarité sur son blog (www.mojageneracja.pl/1980/).

«Si toutefois rien n'est fait, je rendrai tous mes prix et décorations et, dans un deuxième temps, je quitterai le pays», a-t-il ajouté.

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a appelé lundi Lech Walesa à ne pas mettre sa menace à exécution.

«Je voudrais beaucoup que Lech Walesa ne prenne pas de telles décisions, annoncées dans une colère justifiée. La Pologne a besoin de Lech Walesa, elle a besoin de son autorité», a déclaré M. Tusk devant la presse.