La Grande-Bretagne a publié mardi une nouvelle stratégie antiterroriste mettant en exergue le risque accru d'attaque à l'aide d'une arme biologique ou nucléaire et la menace constituée par les extrémistes venus de pays comme le Pakistan ou la Somalie.

La probabilité d'un attentat à la «bombe sale» nucléaire, biologique ou chimique, est aujourd'hui «plus réaliste que dans un passé récent», conclut le document divulgué mardi.

«Il y a le potentiel (pour une telle attaque) compte tenu de la situation internationale et ce que nous pensons être les aspirations de certains terroristes internationaux», a admis la ministre de l'Intérieur Jacqui Smith, en le présentant à la presse.

Le livret de 174 pages est le premier document non classifié comportant une estimation de la menace terroriste à laquelle est confrontée la Grande-Bretagne.

Le pays est placé en état d'alerte élevé depuis les attentats du 7 juillet 2005 à Londres, qui avaient causé la mort de 56 personnes, dont les quatre kamikazes.

Un haut responsable britannique, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a également mis l'accent mardi sur la menace représentée par le Pakistan. «Le Pakistan apparaît à peu près partout dans cette stratégie», a-t-il déclaré.

Depuis la précédente publication en 2006 d'un document exposant la stratégie antiterroriste britannique, plusieurs Etats sont apparus sur la liste des pays à surveiller de près, en particulier la Somalie, le Yémen, le Mali et le Niger.

«Je ne pense pas que nous ayons fini de nous inquiéter avec l'Irak, et ce n'est certainement pas le cas non plus avec l'Afghanistan», a cependant remarqué ce responsable.

Le document britannique prévoit aussi que même s'il est probable que le réseau terroriste Al-Qaïda «se fragmente», son idéologie lui survivra et pourra conduire à l'émergence d'un certain nombre de groupes autonomes.