Les dirigeants des partis d'opposition en Suède ont annoncé dimanche leur intention de supprimer progressivement le nucléaire s'ils remportent les élections de 2010, alors que l'actuel gouvernement a décidé récemment de ne plus arrêter les 10 réacteurs du pays.

«Nous voulons supprimer progressivement les centrales nucléaires (...) en les remplaçant par des sources d'énergie renouvelables», écrivent Mona Sahlin (parti social-démocrate), Maria Wetterstrand et Peter Eriksson (verts) ainsi que Lars Ohly (parti de Gauche), dans une tribune commune publiée dans le quotidien Dagens Nyheter (DN). L'évolution vers l'énergie renouvelable devra se faire en protégeant l'emploi, ajoutent-ils.

Le 5 février, la coalition de centre-droit (parti des modérés, parti du centre, démocrates-chrétiens et parti libéral), au pouvoir depuis 2006, avait décidé de revenir sur la décision de fermer progressivement les dix réacteurs du pays.

Elle avait alors annoncé que les réacteurs en fin de vie seraient remplacés dans le cadre d'une politique énergétique ambitieuse.

Le pays scandinave, réputé pour son engagement en matière d'environnement, s'était prononcé en 1980 en faveur de la fermeture de tous les réacteurs d'ici 2010 mais l'objectif avait été abandonné en 1997, des études montrant que les ressources alternatives seraient insuffisantes pour remplacer le nucléaire.

Le gouvernement social-démocrate de l'époque s'était alors mis d'accord avec les principaux autres partis sur le principe d'une fermeture progressive dans les 30 ans en ne remplaçant pas les réacteurs vieillissants.

Depuis 1999, il avait d'ailleurs arrêté deux de ses douze réacteurs nucléaires. Les dix réacteurs restants assurent aujourd'hui près de la moitié de la production d'électricité de la Suède.

L'opposition, qui dénonce en outre la suspension des discussions sur le nucléaire avec le gouvernement, affirme qu'une décision relative à l'avenir de cette énergie controversée dans le pays nordique n'était pas nécessaire avant 2015.