Le Vatican a fait une mise au point samedi sur les propos controversés du pape Benoît XVI sur l'avortement, précisant qu'il «ne parlait pas d'avortement thérapeutique» mais déplorait «une large utilisation de l'avortement comme moyen de contrôle des naissances».

L'Eglise catholique a «toujours admis l'avortement indirect», quand des soins prodigués à la femme enceinte pour lui sauver la vie «ont pour conséquence la mort du foetus», a précisé le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi. «Ce que le pape a dit, c'est qu'on ne peut pas avancer le concept de santé maternelle pour justifier l'avortement comme moyen de régulation des naissances», a assuré le porte-parole.

Dans un discours vendredi à la présidence de la République angolaise, Benoît XVI a déclaré que la promotion de l'avortement comme un soin de santé maternelle constituait pour lui «un grave sujet de préoccupation».

«Combien est amère l'ironie de ceux qui promeuvent l'avortement au rang des soins de la santé maternelle! Comme elle est déconcertante la thèse de ceux qui prétendent que la suppression de la vie serait une question de santé reproductive», a-t-il dit.

Le texte officiel du discours diffusé par le service de presse du Vatican précisait que le pape se référait à l'article 14 du protocole de Maputo, une charte sur les droits des femmes en Afrique adoptée en 2003 par l'Union africaine.

L'article 14 appelle à «protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l'avortement médicalisé, en cas d'agression sexuelle, de viol, d'inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du foetus».

Cette définition est généralement retenue pour définir l'avortement thérapeutique.

Selon le père Lombardi, «l'Eglise catholique accepte l'avortement quand la mort du foetus n'est pas voulue mais la conséquence de soins prodigués à la mère».

Il a par ailleurs souligné que le protocole de Maputo «comporte de nombreux points que l'Eglise partage», comme «la lutte contre les mutilations sexuelles et la liberté de mariage».