Le premier ministre britannique Gordon Brown a présenté mercredi les excuses du gouvernement après la publication d'un rapport dénonçant de graves manquements dans un hôpital public, qui pourraient être à l'origine de 400 à 1200 morts entre 2005 et 2008.

«Nous demandons sincèrement pardon à tous ceux qui ont souffert des erreurs commises à l'hôpital de Stafford» (centre-ouest de l'Angleterre), a indiqué le chef du gouvernement travailliste lors des traditionnelles questions hebdomadaires au Premier ministre à la chambre des Communes.

M. Brown était interrogé au sujet du rapport de la Commission des soins médicaux, rendu public mardi, qui a dénoncé des conditions «choquantes» à l'établissement de Stafford et des défaillances «à virtuellement tous les niveaux».

Certains patients étaient laissés sans soins des heures durant, dans des lits souillés voire dans d'atroces souffrances. Le tri des malades arrivés aux urgences était parfois effectué par des réceptionnistes sans expérience médicale. Et des moniteurs cardiaques étaient éteints parce que les infirmières ne savaient pas les utiliser.

La fille d'une ancienne patiente a évoqué des conditions dignes d'un «hôpital de campagne du tiers-monde».

Selon la Commission, le nombre des morts à l'hôpital a dépassé de 400 à 1200 personnes la norme entre 2005 à 2008.

L'établissement est tenu par une fondation du NHS, le système de santé public britannique.

Assurant qu'il s'agissait là d'un cas isolé, M. Brown a qualifié la situation d'«inacceptable», promettant un réexamen des décès concernés.

Le ministre de la Santé, Alan Johnson, a quant à lui estimé que les défaillances étaient «inexcusables», évoquant des «manquements étonnants à tous les niveaux».