De mauvais plaisants ont été arrêtés vendredi en Allemagne et en France pour avoir lancé de fausses menaces sur l'internet, deux jours après une tuerie dans une école allemande qui s'est soldée par 16 morts

.

Les autorités de l'État régional de Bade-Wurtemberg (sud-ouest de l'Allemagne) ont elles-même reconnu vendredi avoir été abusées par un message probablement faux attribué à l'auteur du massacre, Tim Kretschmer, 17 ans, dans lequel il annonçait qu'il allait s'attaquer à son ancienne école à Winnenden.

Un commando de la police de Basse-Saxe, dans le nord du pays, a arrêté vendredi un homme de 21 ans, accusé d'avoir menacé une école, en écrivant notamment «j'ai une arme et je vais tuer tout le monde» sur un «chat», un forum de discussion.

Le suspect a déclaré avoir voulu faire une blague à ses amis. Il est accusé de troubles à l'ordre public et risque jusqu'à trois ans de prison.

En France, près de Paris, la police a arrêté à l'aube un jeune de 18 ans qui avait menacé de faire un carnage dans un lycée voisin sur un site internet. «Ca va saigner, j'ai des armes», avait-il écrit. Il a expliqué avoir agir «par plaisanterie» mais risque jusqu'à deux ans de prison.

La police suédoise avait aussi arrêté jeudi un adolescent de 17 ans soupçonné d'avoir publié sur internet une photo de lui posant avec une arme, accompagnée d'un message de menaces contre son lycée.

Enfin aux Pays-Bas, un jeune homme de 18 ans a également été arrêté dans la nuit de jeudi à vendredi pour avoir annoncé sur internet qu'il allait tuer des élèves dans une école de Breda.

Tim Kretschmer a abattu neuf élèves et trois enseignantes dans son ancien collège à Winnenden avant de tuer trois autres personnes pendant sa fuite et de se suicider.

Le ministre de l'Intérieur du Bade-Wurtemberg a admis avoir été berné par le message prétendûment diffusé sur un forum internet par le jeune tueur.

Heribert Rech, qui avait lu jeudi le texte du message en conférence de presse, a reconnu dans une déclaration publiée vendredi avoir été trompé par «une fausse nouvelle» diffusée par «un quelconque cinglé».

Le site internet qui héberge ce forum affirme sur sa page d'accueil que son serveur n'a jamais publié le message attribué à l'adolescent. «La presse a probablement été trompée (et pas pour la première fois) par un faux», selon le site qui était fermé vendredi.

Le gouvernement a annoncé vendredi que la chancelière Angela Merkel participerait à une cérémonie officielle pour commémorer les victimes, le 21 mars à Winnenden. Les victimes seront par contre enterrées séparément.

Le tueur, grand amateur d'armes à feu et de films d'horreur, avait reçu des soins psychiatriques l'an dernier pour «dépression», mais avait par la suite abandonné son traitement, selon les autorités.

D'après les enquêteurs, Tim vivait dans une famille heureuse, s'entendait bien avec sa soeur cadette et avait quelques amis. D'anciens condisciples interrogés par les télévisions l'ont cependant présenté comme un adolescent renfermé et isolé, passant des heures sur son ordinateur.

Sept personnes (bien sept) -- deux policiers et cinq collégiens -- blessées étaient toujours hospitalisées vendredi, selon un porte-parole de la police.

Patrick S., 15 ans, un collégien interviewé par la télévision, a raconté comment il a été légérement touché, à trois reprises, par des balles tirés par le tueur. «Il a ouvert la porte (de la salle de classe) et a commencé à tirer, sans dire un mot», a-t-il raconté.

Vendredi, des équipes de psychologues et des bénévoles de la Croix-Rouge continuaient à écouter les élèves et leurs proches, traumatisés.

Par ailleurs, plusieurs fausses alertes ont été signalées depuis mercredi dans différentes écoles du pays, dont une, proche de Winnenden, a été fermée par précaution avant l'arrivée des élèves.