Tim Kretschmer, tueur de 17 ans qui a ensanglanté une petite ville d'Allemagne avant de se suicider, était sous ses dehors d'adolescent sans histoires un garçon dépressif amateur d'armes à feu et de jeux vidéo violents.

Décrit par ceux qui l'ont connu comme un garçon «tranquille» et «très ordinaire», il avait toutefois récemment reçu des soins psychiatriques pour dépression.

Armé du pistolet Beretta de son père et portant une tenue de combat noire, il a fait irruption mercredi dans son ancien collège et, tirant au total plus de 100 cartouches, a abattu neuf collégiens et trois enseignantes avant de tuer trois autres personnes au cours de sa fuite qui s'est terminée par son suicide.

Sept heures plus tôt, vers 02H30 du matin, assis devant son ordinateur dans sa chambre, il avait annoncé son acte sur internet dans un forum de discussion, ont indiqué les autorités dans une conférence de presse.

«J'ai des armes ici, demain matin j'irai à mon ancienne école et ça va vraiment barder. Restez à l'écoute, vous entendrez parler de moi demain. Retenez bien le lieu : Winnenden», est-il écrit dans le message lu par le ministre de l'Intérieur du Land de Bade-Würtemberg Heribert Rech.

«J'en ai marre, j'en ai assez de cette vie qui n'a pas de sens, c'est toujours la même chose. Tous se moquent de moi et personne ne reconnaît mon potentiel», avait-il ajouté.

L'adolescent avait obtenu son diplôme de fin d'études l'été dernier avec des notes «très moyennes» et poursuivait une formation de vendeur dans une école privée.

«D'avril à juin 2008, il a par quatre fois reçu des traitements psychiatriques,» selon Siegfried Mahler, le procureur responsable de l'enquête.

Il avait été traité pour «dépression», mais avait depuis lors abandonné le traitement, a-t-il ajouté.

Issu d'une famille aisée, il avait une soeur plus jeune avec qui il s'entendait bien et, à plusieurs reprises, avait accompagné son père, un amateur d'armes, pour s'entraîner dans un club de tir.

D'après M. Mahler, ses amis le décrivaient comme «timide» mais «gentil».

Il avait eu une petite amie, mais n'en avait plus au moment du drame.

Il aimait le sport, notamment le ping-pong, faisait de la musculation, avait des reproductions d'armes dans sa chambre, et regardait volontiers des films d'horreur.

«Nous avons examiné son ordinateur et trouvé des jeux vidéos typiques de ce genre de forcené, y compris le jeu Counter-strike'«, a affirmé pour sa part Ralf Michelfelder, un responsable de la police locale.

Poursuivi par d'importantes forces de police après le massacre au collège, l'adolescent a encore tué trois personnes, dont un vendeur et un client chez un concessionnaire de voitures, avant d'être surpris dans un parking par des policiers en civil.

Après avoir blessé deux policiers, «il a été touché au cours d'un échange de coups de feu et a ensuite retourné l'arme contre lui», a dit Fritz Mehl, porte-parole de la police.