Un militaire de réserve de 47 ans a été interpellé mercredi dans le sud de la France dans l'enquête sur les menaces de mort, accompagnées de balles, adressées au président Nicolas Sarkozy et à plusieurs ministres et personnalités, a-t-on appris de source policière.

Les enquêteurs, qui agissent sous l'autorité du Parquet antiterroriste de Paris, ont interpellé cet homme, informaticien et militaire de réserve, à Montpellier (sud) sur signalement de son ex-compagne, et effectuaient mercredi après-midi une perquisition à son domicile.

Le président Sarkozy, la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, celles de la Justice et de la Culture, Rachida Dati et Christine Albanel, ainsi que l'ancien Premier ministre et maire UMP (parti de droite, au pouvoir) de Bordeaux, Alain Juppé, ont reçu ces dernières semaines ces menaces de mort.

Le courrier, à chaque fois accompagné d'une balle de 9 mm ou de calibre 38, a également été adressé à plusieurs parlementaires UMP, ainsi qu'au patron de la chaîne de télévision privée TF1 Nonce Paolini.

«Ministres, députés, sénateurs, pourvoyeurs de lois liberticides (...) vous n'êtes que des morts en sursis», disait notamment ce courrier.

Une source proche de l'enquête a souligné que les policiers n'avaient aucune certitude.

«Nous n'avons pas de confirmation que ce soit lui» qui ait envoyé les lettres de menaces. «On vérifie cette piste-là comme d'autres», a ajouté cette source.

La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, avait estimé mercredi que l'auteur des courriers était «de toute évidence» «un petit peu dérangé».

Les policiers privilégiaient une piste locale, toutes les lettres ayant été postées dans le département de l'Hérault (sud), et ont relevé que le vocabulaire utilisé dans la lette évoquait le langage des militaires, selon des sources proches de l'enquête.

L'envoi de menaces de mort est puni en France d'une peine d'emprisonnement allant jusqu'à trois ans et 45.000 euros d'amende.