Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte contre 14 personnes par la justice italienne à la suite de la mort provoquée d'Eluana, une Italienne dans le coma depuis 17 ans, qui vise notamment le père de cette dernière, a-t-on appris auprès de l'avocat de la famille.

Le parquet d'Udine (nord-est), la ville où est morte Eluana, n'avait d'autre choix que d'ouvrir cette enquête à la suite de la plainte d'une association, le «Comité vérité et vie», a souligné l'avocat, Vittorio Angiolini.

«L'ouverture de cette enquête ne signifie nullement la mise en cause des personnes visées. Elle pourrait tout à fait se terminer par un non-lieu mais le parquet n'avait pas le choix car le dépôt d'une plainte entraîne obligatoirement l'action pénale en Italie», a-t-il expliqué à l'AFP.

Il a ajouté que le père d'Eluana, Beppino Englaro, «n'était pas inquiet» de cette procédure.

Outre le père, l'association qui se présente comme «non-confessionnelle» mais défend les thèses du Vatican, met en cause le personnel médical, et notamment le médecin qui a mis fin à l'alimentation artificielle de la jeune femme, ainsi que les responsables de la clinique d'Udine où elle est décédée.

«Nous sommes tranquilles, tout a été fait dans les règles», a ajouté l'avocat.

Au terme d'un combat judiciaire de plus de 10 ans, Beppino Englaro a obtenu le droit d'arrêter l'alimentation artificielle de sa fille, une décision confirmée par la Cour de cassation en novembre.

La mort d'Eluana le 9 février a été condamnée par le Vatican et l'Eglise catholique italienne qui ont fait campagne contre sa mort et obtenu le soutien du chef du gouvernement, Silvio Berlusconi.

Interrogé vendredi sur cette affaire par l'agence Ansa, le cardinal Javier Lozano Barragan, président du Conseil pontifical sur la santé, a rappelé vendredi l'existence du cinquième commandement «qui dit: tu ne tueras point».