La justice française a relaxé mardi le caricaturiste Siné, poursuivi pour antisémitisme pour avoir ironisé sur une éventuelle conversion au judaïsme du fils cadet du président français, Jean Sarkozy, à l'occasion de son mariage.

Cette chronique controversée, publiée en juillet 2008 dans l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, avait valu au dessinateur d'être licencié par le journal et avait entraîné des poursuites judiciaires à son encontre pour «incitation à la haine raciale».

   «Le tribunal considère que (Siné) s'est autorisé à railler sur le mode satirique l'opportunisme et l'arrivisme d'un homme jeune, engagé sur la scène politique et médiatique», a déclaré le président du tribunal correctionnel de Lyon (centre-est), Fernand Schir.
   «Il ne creuse pas le préjugé antisémite», a-t-il ajouté.
   Maurice Sinet, alias Siné, 80 ans, présent au jugement, s'est dit «soulagé», répétant qu'il ne «s'était jamais senti coupable».
   Dans sa chronique, Siné ironisait sur une éventuelle conversion au judaïsme de Jean Sarkozy avant son mariage en septembre avec Jessica Sebaoun, la fille du fondateur de la chaîne de magasins Darty, concluant par: «il fera du chemin dans la vie ce petit».
   Le renvoi de Siné avait provoqué une crise au sein de Charlie Hebdo, partagé entre partisans du dessinateur et alliés du directeur de la publication Philippe Val.
   Attaqué par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), le dessinateur s'était défendu dès le début du procès, le 27 janvier, d'être antisémite en expliquant qu'il critiquait «l'arrivisme» du fils du président.
   Jean Sarkozy, 22 ans, étudiant en droit, s'est récemment lancé en politique. Jeune conseiller général, il a pris la présidence des élus de la majorité de droite dans le riche département des Hauts-de-Seine, limitrophe de Paris, suivant ainsi les traces de son père.