Le Britannique David Mills, ex-avocat du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, a été condamné mardi à quatre ans et six mois de prison par le tribunal de Milan pour faux témoignages en faveur du Cavaliere, a indiqué à l'AFP le procureur Fabio De Pasquale.

«Je suis évidemment très déçu par ce verdict», a réagi M. Mills dans une déclaration publiée à Londres.

«Je suis innoncent, mais c'est une affaire hautement politique. J'ai bon espoir que ce verdict soit annulé en appel», a-t-il ajouté.

Cette condamnation «est contraire à toute logique et nous la contestons», a déclaré à l'agence Ansa le défenseur de l'avocat britannique, Federico Cecconi, qui a confirmé l'intention d'aller en appel.

Le parquet de Milan avait requis quatre ans et huit mois de prison contre l'avocat, spécialisé dans l'ouverture de comptes dans les paradis fiscaux.

Le procès contre Silvio Berlusconi dans cette affaire, co-prévenu de M. Mills, a été suspendu en octobre 2008 à la suite de l'adoption d'une loi controversée qui lui accorde l'immunité pénale le temps de son mandat que le Cavaliere a fait voter quelques mois après son retour au pouvoir en mai.

M. Berlusconi est accusé d'avoir versé à M. Mills 600.000 dollars en échange de faux témoignages en sa faveur devant la justice italienne lors de deux procès remontant à la fin des années 90.

Les faits incriminés, qui impliquaient la Fininvest, holding de la famille Berlusconi, remontent à la fin des années 1990.

Le procureur De Pasquale avait exclu les circonstances atténuantes pour David Mills et affirmé qu'il était «rétribué régulièrement», qu'il figurait sur la liste «des salariés» du groupe de Berlusconi et qu'il avait à l'égard de celui-ci «une dépendance professionnelle et économique».

En janvier, M. Mills avait affirmé devant le tribunal que Silvio Berlusconi avait été «victime de [ses] erreurs».

David Mills, né en 1944, avait reconnu dans un premier temps avoir reçu cet argent de M. Berlusconi, «à titre de reconnaissance» pour son travail. Il est revenu ensuite sur ses déclarations, assurant que l'argent lui a été versé par un armateur italien, Diego Attanasio.

L'affaire avait provoqué d'importants remous en Grande-Bretagne, car David Mills était le mari de Tessa Jowell, ancienne ministre de la Culture de Tony Blair et actuelle ministre des jeux Olympiques. Le couple s'était ensuite séparé.