L'ex-champion du monde d'échecs Garry Kasparov et d'autres opposants libéraux ont réclamé vendredi la démission du Premier ministre russe, Vladimir Poutine, critiquant la politique anticrise du gouvernement qui ne profite, selon eux, qu'aux «oligarques».

«Le régime est incapable de faire face à la crise (...) le gouvernement de Poutine est un obstacle pour les réformes», a déclaré M. Kasparov lors d'une conférence de presse à Moscou, exigeant «la démission de Poutine et la convocation de nouvelles élections parlementaires».

«La mesure anticrise numéro un, c'est la démission de Vladimir Poutine, architecte du système politique actuel», a pour sa part dit Boris Nemtsov, qui était premier vice-Premier ministre sous la présidence de Boris Eltsine.

«Un Etat pourri, corrompu et bureaucratique est incapable d'aider les simples citoyens avec des fonds accumulés à l'époque où les prix du pétrole étaient élevés. Ce système s'appelle poutinisme, un Etat faible incapable de surmonter la crise», a-t-il poursuivi.

Dans un rapport présenté au cours de cette conférence de presse, ses auteurs critiquent vertement les mesures anticrise gouvernementales comme l'octroi de subventions étatiques «exclusivement aux grandes entreprises» et les mesures protectionnistes «qui ne donnent aucun résultat».

Bien que plus de 200 milliards de dollars des réserves aient été dépensés, le cours du rouble a chuté de près de 60% face au dollar depuis août 2008. La fuite des capitaux a atteint 130 milliards de dollars les quatre derniers mois de 2008, soit 50% de plus que les rentrées de capitaux en Russie en 2007, soulignent-ils.