L'extrémisme représente «une menace» pour la sécurité nationale de la Russie et y suscite une «angoisse énorme», a déclaré vendredi le président russe Dmitri Medvedev, cité par les médias.

«Le développement de l'extrémisme provoque une angoisse énorme. L'année dernière alors que la criminalité dans son ensemble diminuait, le nombre de ces actes-là (extrémistes, ndlr) augmentait d'un tiers», a déploré M. Medvedev pendant une réunion avec de hauts responsables du ministère de l'Intérieur.

«La Russie est un pays multinational et multiconfessionnel et ce type d'infractions à la loi porte un tort colossal et représente une menace pour tout le système de sécurité nationale», a-t-il souligné.

Il a notamment souligné que la situation restait «tendue» dans les républiques du Caucase russe, où une rébellion aux accents islamistes et inspirée de la guérilla tchétchène continue de menacer les forces de l'ordre et les autorités locales.

«Les extrémistes intensifient leurs activités terroristes et de sabotage tout en menant une campagne pour discréditer les organes du pouvoir dans les républiques du nord Caucase», relève le président russe.

«La défense de l'ordre public dans cette région est un objectif stratégique», a conclu M. Medvedev.

Le ministre russe de l'Intérieur, Rachid Nourgaliev a d'ailleurs reconnu que la menace terroriste était toujours aussi forte dans ces régions, malgré les opérations menées par les forces de l'ordre.

«Le potentiel du terrorisme se maintient, les flambées périodiques montrent que le danger des menaces terroristes ne diminue pas», a souligné le ministre face au président.

Les organisations de défense des droits de l'homme soulignent que les exactions des forces de l'ordre (tortures, exécutions extrajudiciaires, enlèvements), sans oublier la corruption, alimentent la rébellion.

La Russie, depuis la chute de l'URSS en 1991, a fait face à deux guerres en Tchétchénie. Si la situation y est désormais relativement calme, les républiques voisines d'Ingouchie et du Daguestan sont presque au quotidien le théâtre d'attaques rebelles, de meurtres et d'attentats.

Ainsi, rien qu'en Ingouchie, 70 représentants des forces de l'ordre ont été tués en 2008 par les bandes armées sévissant dans la région.