Le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni a fait état vendredi de cas de disparitions d'immigrés mineurs après leur arrivée en Italie, évoquant la possibilité qu'elles soient liées à un trafic d'organes.

«Sur 1320 mineurs arrivés en 2008 sur l'île de Lampedusa (sud de l'Italie), évidemment accompagnés par une personne, environ 400 ont disparu. Nous n'avons plus aucune nouvelle d'eux», a-t-il affirmé, cité par l'agence Ansa.

«En recoupant cette donnée avec des rapports sur le trafic d'organes, qui nous sont parvenus en provenance des pays d'origine de ces mineurs, nous pouvons considérer que ce phénomène touche également notre pays», a poursuivi le ministre.

«Les instruments à notre disposition aujourd'hui ne nous permettent pas d'établir (avec certitude, ndlr) si la disparition de ces mineurs est liée à un trafic d'organes. Nous serons en mesure de le faire quand le Parlement aura ratifié le traité de Prüm, déjà adopté au Sénat», a estimé M. Maroni.

Ce traité signé en mai 2005 entre sept Etats membres de l'Union européenne, auquel l'Italie a adhéré ultérieurement, renforce la coopération transfrontalière, en vue de lutter contre le terrorisme, la criminalité et l'immigration illégale. Il prévoit, entre autres, l'échange de données génétiques, d'empreintes digitales et de données à caractère personnel.

«L'instauration d'une banque de données sur l'ADN nous permettra de prélever le code génétique des mineurs, de recouper les données avec certitude et de mieux les protéger», a conclu M. Maroni.