Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a déclaré vendredi que l'Italie fera tout pour obtenir l'extradition de l'ex-activiste de gauche Cesare Battisti, auquel le Brésil a accordé le statut de réfugié politique.

«L'Italie ne laissera aucune voie inexplorée pour obtenir l'extradition de Battisti», a déclaré, dans un communiqué, le chef du gouvernement, s'affirmant «confiant» dans le recours du gouvernement italien devant la Cour suprême brésilienne.

Jeudi, la justice brésilienne a accordé cinq jours à l'Italie pour effectuer une démarche concernant sa demande d'extradition de Battisti.

Le chef du gouvernement a assuré dans le même temps que l'affaire Battisti «ne devait pas nuire aux excellentes et amicales relations entre l'Italie et le Brésil».

«Ces derniers jours, le gouvernement a effectué toutes les démarches possibles et nécessaires» pour obtenir l'extradition de Battisti «jusqu'à la présentation d'un recours devant la Cour suprême brésilienne, dont on attend avec confiance le résultat», a conclu Silvio Berlusconi.

«Si le cas Battisti est clos pour le gouvernement brésilien, nous espérons qu'il est encore ouvert pour la magistrature», a commenté vendredi le sous-secrétaire aux Affaires étrangères Alfredo Mantica, interrogé par la télévision Sky TG 24.

L'Italie a rappelé mardi son ambassadeur au Brésil «pour consultations» après le refus de Brasilia d'extrader Battisti.

Battisti a été condamné à la réclusion à perpétuité pour quatre meurtres commis en Italie à la fin des années 70, alors qu'il était un des responsables des «Prolétaires armés pour le communisme» (PAC). Qualifié de «terroriste» par le gouvernement italien, il affirme être innocent.

Le Brésil lui a accordé le statut de réfugié politique, refusant de facto son extradition, une décision qui a soulevé un tollé en Italie.

Il a affirmé au magazine brésilien Istoe que des membres des services secrets français l'ont aidé en 2004 à fuir la France pour se réfugier au Brésil.

Le ministre des Affaires étrangères Franco Frattini a estimé qu'il s'agissait d'«un rideau de fumée». «L'Elysée a démenti. Entre la parole de Sarkozy et celle d'un terroriste, je crois celle de Sarkozy», a-t-il ajouté sur la chaîne Sky TG 24.