L'ex-candidate à l'élection présidentielle française, Ségolène Royal, critique le président Nicolas Sarkozy, décrit comme un «petit gamin» et un «m'as-tu-vu» qui illustre, selon elle, l'expression «sans foi ni loi», dans un livre Une femme debout à paraître jeudi.

«Ce qui me gêne chez lui, c'est son manque de morale, son amoralité. J'ai l'impression qu'il illustre bien l'expression "sans foi ni loi"», écrit l'adversaire malheureuse de M. Sarkozy, sévèrement battue au second tour de l'élection présidentielle en mai 2007.

«Il ne cache pas son avidité, sa boulimie d'argent, de sensualité, de plaisir. Il y a une forme de cynisme poussé à l'excès comme de la provoc' permanente, celle d'un adolescent qui voudrait épater la Terre entière», affirme-t-elle, ajoutant: «Sauf qu'il est chef d'Etat».

Mme Royal revient sur une rencontre à l'Elysée avec M. Sarkozy un mois après sa victoire. Le président menait alors des consultations avant un sommet européen.

«Quand il m'a reçue à l'Elysée pour parler de l'Europe, je l'ai trouvé assez médiocre dans le comportement. Il n'y avait pas de hauteur, d'allure, d'élan, de fair-play», écrit-elle dans ce livre d'entretiens avec la journaliste Françoise Degois, dont les bonnes feuilles sont publiées par l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur.

«Il était là, les bras ballants, à m'offrir des chocolats, à essayer de me faire parler de ma séparation d'avec François Hollande, à dauber sur des journalistes, à exhiber sa montre et à me dire qu'il était là mais qu'il aurait pu être ailleurs 'à faire du fric'«, raconte-t-elle.

Mme Royal venait alors d'annoncer sa séparation d'avec son ancien compagnon François Hollande, qui était le leader du Parti Socialiste.

Selon elle, M. Sarkozy est doté d'une «force vitale impressionnante». «Mais c'est vraiment un m'as-tu-vu. Fade, c'est le mot que j'emploierais. Un petit gamin heureux d'être au milieu de ses nouveaux jouets, vous savez, le môme qui a gagné le pompon sur le manège».

«Avec sa petite étoile de shérif et son pistolet en plastique, son déguisement de cow-boy. Il est monté sur le plus grand cheval et il a décroché le pompon», déclare Mme Royal, qui a échoué en novembre à prendre la direction du Parti socialiste.