Une affaire «d'espionnage» entre responsables politiques conservateurs de la région de Madrid, révélée par le journal El Pais, a mis jeudi dans l'embarras l'équipe de l'ambitieuse présidente de la région de Madrid, Esperanza Aguirre.

Selon le journal de centre-gauche espagnol qui cite des «documents en sa possession», un service du gouvernement régional de Madrid a fait suivre plusieurs responsables locaux du Parti populaire (PP, droite) dont le maire-adjoint de Madrid, Manuel Cobo.

Une autre personnalité de droite, ex-responsable de la justice du gouvernement régional, Alfredo Prada a également été suivi par cette supposée officine d'espionnage dépendant du même gouvernement régional, a révélé jeudi El Pais.

M. Prada a été espionné pendant plusieurs semaines entre mars et avril 2008, dans sa vie professionnelle et privée, à une période clef de «bataille interne» pour la présidence du PP, explique El Pais.

M. Prada a annoncé jeudi qu'il portait plainte, appelant la justice à agir de «manière urgente pour déterminer les responsables de ces faits très graves».

Le gouvernement régional a nié, dans une déclaration aux médias, «de la manière la plus absolue avoir demandé d'espionner ou de suivre qui que ce soit».

La présidente de la région de Madrid, Esperanza Aguirre, avait un temps caressé l'idée de se présenter à la présidence du PP en 2008, contre le leader Mariano Rajoy, candidat à sa propre succession.

Mme Aguirre a finalement renoncé et M. Rajoy a été confortablement réélu lors d'un congrès du PP en juin, malgré la défaite de la droite aux élections législatives de mars face aux socialistes.

M. Prada a été démis de ses fonctions en 2008 par Mme Aguirre puis rapidement recruté par M. Rajoy, à la direction du PP.

L'autre personnalité espionnée est un proche du maire PP de Madrid, Alberto Ruiz-Gallardon, personnalité centriste, allié de M. Rajoy et grand rival politique de Mme Aguirre.