La justice française a confirmé mercredi en appel la condamnation du leader d'extrême droite Jean-Marie Le Pen à trois mois de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende pour avoir minimisé, dans des propos à la presse, les crimes commis par les nazis sous l'Occupation.

La Cour d'appel de Paris a confirmé la condamnation du président du Front national (FN) pour «complicité de contestation de crimes contre l'humanité». Elle l'a relaxé pour ceux d'«apologie de crimes de guerre», mais cette modification n'a entraîné aucun changement de la peine.

Le 8 février, le tribunal correctionnel de Paris avait reconnu M. Le Pen coupable pour ces deux chefs d'accusation, à la suite de propos publiés en janvier 2005 dans l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol.

M. Le Pen, condamné à plusieurs reprises par le passé pour des propos racistes ou négationnistes, avait notamment déclaré: «en France du moins, l'Occupation allemande n'a pas été particulièrement inhumaine, même s'il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550.000 kilomètres carrés».

Il avait également présenté une version jugée choquante du massacre d'Ascq (nord) durant lequel 86 Français avaient été fusillés en avril 1944 par les nazis.

Dénonçant «une atteinte extraordinaire à la liberté d'expression», l'avocat de M. Le Pen, Me Wallerand de Saint-Just, a indiqué qu'il se pourvoirait en cassation, voire devant la Cour européenne des droits de l'Homme.

A l'audience du 29 octobre, Jean-Marie Le Pen avait dénoncé un «procès d'intention», estimant que les propos qu'il avait tenus n'étaient «pas monstrueux».

La cour a rejeté ces arguments, et également confirmé les peines d'amende (respectivement 2.000 et 5.000 euros) du journaliste et de la directrice de publication de Rivarol.

M. Le Pen, 80 ans, a déjà été condamné notamment en 1991 à verser 183.000 euros à onze associations pour avoir qualifié les chambres à gaz de «point de détail de l'histoire de la deuxième guerre mondiale». Il s'est exposé à de nouvelles poursuites en réitérant en avril cette affirmation dans la presse.