Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après l'agression jeudi de trois jeunes Français d'origine maghrébine à la sortie d'un lycée parisien lors d'une distribution de tracts sur la situation au Proche-Orient, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

L'enquête «est en cours mais n'a pour l'instant rien donné», selon une source judiciaire.

Un lycéen de Janson-de-Sailly, un établissement situé dans un quartier huppé de l'ouest de Paris, et deux jeunes présents devant le lycée avaient été agressés jeudi, lors d'une distribution de tracts, et légèrement blessés, selon cette source.

Selon l'association d'Aide aux victimes des injustices (AVI), ces jeunes «ont été victimes d'une agression raciste» «par sept militants de la LDJ» (Ligue de Défense Juive) qui distribuaient des tracts.

La Ligue de défense juive, organisation se présentant comme un mouvement sioniste d'autodéfense, n'a pu être jointe.

Plusieurs plaintes ont été déposées à l'issue de cette agression, a-t-on ajouté de source judiciaire.

Selon une porte-parole du rectorat, interrogée par l'AFP, le lycée a porté plainte pour «tentative d'intrusion» alors que les familles ont déposé plainte pour «agression».

Selon l'AVI, Sami, 15 ans, et Moez, 17 ans, ont été conduits à l'hôpital pour y recevoir des soins et sont arrêtés jusqu'au 17 janvier.

Moez a confirmé à l'AFP l'agression dont il a été l'objet, pour avoir, dit-il, «refusé le tract» qui lui était tendu.

Le président de l'AVI Rachid Nekkaz s'est insurgé contre «une inégalité de traitement marquante selon qu'on a affaire à des agressions contre des personnes d'origine maghrébine ou des juifs. Les agissements antisémites, et nous les condamnons fermement, sont immédiatement dénoncés publiquement par les autorités. Or ce n'est pas le cas lorsqu'il s'agit de maghrébins».

Le ministère de l'Intérieur a précisé avoir été en contact avec M. Nekkaz et rappelé que la ministre Michèle Alliot-Marie avait dénoncé lundi les actes à caractère antisémite ou racistes.

Samy Ghozlan, le président du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA), qui a dénombré «62 actes antisémites dans toute la France» depuis le début des événements au Proche-Orient, a condamné «fermement l'agression dont ces deux jeunes gens ont été victimes».