Le prince Harry est de nouveau accusé de racisme, quatre ans après avoir revêtu un costume nazi à une fête. Cette fois, la pièce à conviction est une vidéo datant de trois ans, dans laquelle le jeune prince qualifie un confrère de l'armée de «paki», un terme jugé insultant par les Britanniques d'origine orientale.

Le troisième héritier au trône a présenté ses excuses à la suite de la diffusion de la vidéo par le tabloïd News of the World, samedi. Des «excuses sincères», selon le premier ministre britannique Gordon Brown.

 

Les extraits filmés date de 2006, alors qu'il était cadet pour l'armée britannique. Badin, il filme ses camarades dans un aéroport, peu avant leur départ pour un entraînement à Chypre. Puis sa caméra s'arrête sur Ahmed Raza Khan, un collègue d'origine pakistanaise. «Ah, notre petit ami «paki»... Ahmed», dit-il.

Plus loin, dans la vidéo, il affirme à un ami qui s'est couvert la tête avec du matériel de camouflage: «Putain! Tu as l'air d'un enturbanné.»

Enfin, il prétend être au téléphone avec la reine Élisabeth. D'un air ennuyé, «irrespectueux» selon le tabloïd, il dit: «Dis bonjour à tes chiens pour moi... et à grand-papa. Que Dieu te sauve. Ouais, c'est ça. Bye.»

Toutefois, c'est surtout le terme «paki» qui a choqué l'opinion publique, l'équivalent de «nègre» pour les Noirs. «Cette expression est née à une époque de tensions raciales en Grande-Bretagne. Du temps où un Oriental recevait des coups de pied et se faisait crier: «Retourne chez toi, sale Paki!» écrit Murad Ahmed dans le quotidien The Times.

Le père du soldat Ahmed Raza Khan affirme avoir été profondément blessé par la vidéo. «Ce mot est une injure et ne devrait jamais être utilisé», a dit Mohammed Yaqoub Khan aux médias.

Dans un communiqué, la famille royale a assuré que le prince, aujourd'hui lieutenant, avait utilisé le terme «sans méchanceté, mais comme surnom pour un membre très populaire du peloton».

L'armée britannique a condamné ses propos, mais ne prévoit pas enquêter. Cette polémique survient au moment où elle tente de recruter plus de musulmans. Seulement 6,3% de son personnel est d'origine ethnique.

Selon l'ancien capitaine des forces armées britanniques, Amyas Godfrey, le prince Harry n'a fait que suivre la culture militaire.

Un avis partagé par la plupart des Britanniques interrogés par La Presse hier. «Même des jeunes Pakistanais s'appellent «paki» entre eux pour rigoler, affirme Sarah Mansour, d'origine pakistanaise. Mais Harry aurait dû donner un meilleur exemple.»