Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé lundi le lancement d'une mission sur les lycées pour mener à bien une réforme vivement contestée par de nombreux enseignants et lycéens qui ont appelé à de nouvelles manifestations dès jeudi.

Confronté à un important mouvement lycéen de protestation et de blocages, parfois émaillés de violences, le ministre de l'Education Xavier Darcos avait annoncé en décembre le report de cette réforme à la rentrée 2010.

Le chef de l'Etat qui était à Saint-Lô (nord-ouest) pour présenter ses voeux aux personnels de l'Education nationale, a été accueilli par des manifestants, entre 2.000 (police) et 4.000 (organisateurs), arborant des pancartes où était notamment écrit: «Président bling-bling, école en toc».

De nombreux heurts ont émaillé cette visite. Au moins huit manifestants ont été légèrement blessés et au moins cinq interpellés.

M. Sarkozy a redit que cette réforme était «nécessaire» et annoncé le lancement d'une «mission» dirigée par le directeur du prestigieux Institut d'études politiques de Paris (Sciences-Po) Richard Descoings, connu pour avoir ouvert son établissement à des lycéens de milieux défavorisés.

Replaçant la question du lycée dans un contexte plus large d'une «politique de la jeunesse», il a également nommé un «haut-commissaire à la Jeunesse», en la personne de Martin Hirsch, l'une des personnalités de gauche du gouvernement, déjà «haut-commissaire aux solidarités actives».

«Je suis plus déterminé que jamais à poursuivre l'action engagée. Tous les gouvernements ont reculé (...). Eh bien c'est un droit que je ne m'accorde pas. Bien sûr il faut écouter, bien sûr il faut expliquer», a déclaré M. Sarkozy.

Depuis une vingtaine d'années, les gouvernements successifs ont dû reculer sur plusieurs projets de réforme du système d'enseignement face à la contestation lycéenne et étudiante.

L'Union nationale lycéenne (UNL) et la Fidl, principales organisations lycéennes, dénonçant un discours qui «ne répond pas aux attentes» et protestant contre les suppressions de postes prévues dans l'éducation, ont immédiatement appelé à une journée de manifestations partout en France jeudi.