Une embarcation avec 150 clandestins à bord, dont dix femmes enceintes, se trouvait en difficulté lundi matin dans le canal de Sicile, entre les côtes italiennes et l'île de Malte, a-t-on appris auprès des gardes-côtes de Palerme.

«Les personnes à bord ont affirmé qu'elles n'avaient ni eau, ni nourriture, ni carburant», a déclaré à l'AFP le lieutenant Claudio Signanini, précisant que, selon leurs déclarations, quinze femmes se trouvaient à bord, dont dix enceintes.Malte coordonne les opérations de secours de l'embarcation car elle se trouvait plus près des côtes maltaises que de l'Italie, selon la même source. Les immigrés pourraient être conduits à Malte ou sur l'île italienne de Lampedusa en fonction de leur localisation lorsqu'ils seront secourus, a précisé le lieutenant Signanini.

Profitant d'une mer calme, quelque 819 clandestins sont arrivées à Lampedusa pour la seule journée de dimanche après 1.500 vendredi dernier, l'une des journées les plus difficiles de ces dernières semaines.

Le centre fermé de premier accueil qui a une capacité théorique de 850 personnes hébergeait lundi matin 1.100 immigrés, a indiqué à l'AFP un responsable du centre Federico Miragliotta. Environ 250 devaient quitter l'île dans la journée de lundi, selon le responsable.

«Nous sommes habitués à ce type de situation», a-t-il ajouté. Le record de surpopulation dans le centre fermé a été battu le 31 juillet avec 1.700 personnes.

Les arrivées par la mer ont fortement augmenté en 2008 en Italie, passant de 14.200 sur la période de janvier à mi-septembre 2007, à 24.241 sur la même période en 2008, selon les chiffres du ministère italien de l'Intérieur.

Selon la préfecture d'Agrigente (Sicile), dont dépend Lampedusa, les débarquements dans l'île auraient augmenté de 130% pour s'élever à 30.682 depuis le début de l'année 2008. La quasi-totalité des clandestins s'embarquent pour leur voyage vers l'Europe depuis les côtes libyennes.

Samedi, le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini avait demandé officiellement à la Libye «l'intensification des opérations de contrôle, de prévention et de dissuasion». Cet appel avait suivi une demande d'intervention auprès de Tripoli de son collègue de l'Intérieur, Roberto Maroni, haut responsable du parti anti-immigrés de la Ligue du nord.

Rome et Tripoli ont signé un accord sur des patrouilles conjointes pour lutter contre l'immigration clandestine fin 2007.

Cet engagement a été réaffirmé lors de la signature en août du traité d'amitié et de coopération entre les deux pays censé solder le passé colonial de l'Italie en Libye mais il est apparemment resté lettre morte.

Rome s'est engagé par ce traité à verser cinq milliards de dollars à Tripoli sur les 25 prochaines années au titre de dédommagements pour cette période.