Plus d'une centaine de candidats à des attentats suicide en Irak ont été recrutés en Espagne depuis 2003, affirme dimanche le journal El Pais, citant des rapports de services de renseignement ainsi que des «documents et témoignages inédits» dont il ne précise pas l'origine.

Le quotidien assure que «l'Espagne est devenue un des principaux viviers européens d'Al-Qaeda et de ses groupes associés, pour capter des jihadistes et des candidats au suicide pour l'Irak». Ces jeunes activistes, résidents en Espagne mais majoritairement originaires du Maghreb, ont été «formés par des cellules locales qui financent leur voyage» explique encore le journal.

La plus active de ces cellules, baptisée «Les sans vice de l'Occident» opérait en Catalogne et a instruit «au moins neuf aspirants à l'attentat suicide», dont un qui a tué 28 personnes à Nassirya, selon El Pais.

Ces candidats bénéficiaient d'un «réseau d'appui» mis sur pied à Damas par le Groupe islamique des combattants du Maroc (GICM, mouvement terroriste lié à Al-Qaeda), pour notamment les aider à passer la frontière avec l'Irak, indique encore le journal.

La police espagnole a procédé à plusieurs coups de filet contre des cellules de recrutement de type jihadiste, en particulier dans la région de Barcelone.

Ainsi, une enquête, ouverte en 2005, a permis le démantèlement d'une «structure terroriste qui s'occupait d'endoctriner, de recruter, de financer et d'envoyer des terroristes en Irak, avec pour mission de perpétrer des attentats suicide contre les troupes étrangères», selon le ministère espagnol de l'Intérieur.

Dans le cadre de cette instruction, huit Marocains soupçonnés d'avoir couvert des individus impliqués dans les attentats du 11 mars 2004 à Madrid (191 morts) ont été arrêtés en octobre.

La justice espagnole avait condamné en appel, en juillet, 18 des 29 accusés du procès des attentats islamistes du 11 mars 2004, dont trois à des peines d'environ 40 000 ans de prison (limitées dans la pratique à 40 ans).

Mais la justice espagnole n'a jamais réussi à mettre en évidence de lien matériel entre ces attentats et la nébuleuse Al-Qaeda, évoquant simplement l'action de «cellules (...) de type jihadiste».