Un ressortissant marocain, Abdelilah Ahriz, a été condamné jeudi à 20 ans de prison ferme par le tribunal antiterroriste de Salé (près de Rabat) pour son implication dans les attentats de mars 2004 à Madrid (191 morts et plus de 1 800 blessés), a constaté un journaliste de l'AFP.

Le même tribunal a acquitté dans la soirée un autre Marocain, Abdelaâdim Akoudad, poursuivi dans le cadre de la loi antiterroriste après les attentats de Casablanca du 16 mai 2003 (33 morts et 12 kamikazes tués). Le parquet général avait requis la prison à vie contre Abdelilah Ahriz, arrêté en janvier dernier et placé en garde à vue depuis cette date.

Selon le procureur, des indices génétiques relevés par les autorités espagnoles en Espagne et au Maroc ont confirmé l'implication d'Abdelilah Ahriz dans les attentats de Madrid.

L'accusé, âgé de 29 ans, a nié catégoriquement être mêlé à ces attentats, revendiqués au nom d'Al-Qaeda par une cellule islamiste radicale.

Son avocat, Me Abdellatif Nouari, avait demandé l'acquittement de son client ainsi qu'une contre-expertise de la gendarmerie marocaine sur les relevés d'ADN faits par les services de sécurité espagnols.

Me Nouari a indiqué à l'AFP qu'il allait faire appel de ce jugement.

Abdelilah Ahriz était notamment poursuivi pour «constitution de bande criminelle dans le but de commettre un acte terroriste, complicité dans la destruction de moyens de transport et voies publiques à l'aide d'explosifs».

Le prévenu, après avoir été condamné au Maroc pour terrorisme à trois ans de prison puis acquitté en appel en mai 2007, avait été arrêté fin janvier 2008 et placé en garde à vue pour son implication présumée dans les attentats de Madrid.

Abdelaâdim Akoudad purge déjà une peine de trois ans de prison après avoir été extradé d'Espagne en 2006 à la demande des autorités marocaines. Il avait été condamné en 2007 pour avoir été en relation avec le Groupe islamique combattant marocain (GICM).

Il avait fait l'objet d'un second procès pour avoir eu un «contact téléphonique» aux Pays-Bas après l'assassinat du cinéate néerlandais Theo van Gogh en novembre 2004.

Jeudi, le tribunal de Salé l'a acquitté dans cette affaire, suivant en cela les plaidoiries de son avocat.