Des dizaines de milliers de jeunes ont manifesté jeudi dans toute la France, globalement dans le calme, pour protester contre un projet de réforme du lycée du ministre de l'Education nationale Xavier Darcos, sur fond de blocage de nombreux établissements.

Selon les organisateurs, quelque 80 000 personnes ont participé à ces manifestations, qui interviennent après deux semaines de protestation et de blocages, parfois émaillés d'incidents, contre ce projet de réforme scolaire, que le ministre a reporté d'un an et promis de réexaminer.

Les lycéens ont pourtant choisi de maintenir leurs manifestations partout en France. Ils protestent également contre les 12 500 suppressions de postes programmées en 2009 dans l'éducation nationale.

Quelques manifestations ont été émaillées d'incidents, comme à Lyon (centre-est), où une voiture a été brûlée, plusieurs jeunes blessés, ou à Orléans (centre) où une proviseure adjointe a été légèrement blessée à la tête par une bouteille de parfum.

La réforme de la classe de seconde (élèves de seize ans), première étape d'un projet plus global pour le lycée, prévoyait une nouvelle organisation de l'année et une nouvelle répartition des cours obligatoires et optionnels. Enseignants et lycéens contestent notamment la part moins importante faite à certaines disciplines comme les sciences ou la technologie, ainsi que les suppressions de postes.

Depuis une vingtaine d'années, les gouvernements de droite ont dû reculer sur plusieurs projets de réforme du système d'enseignement face à la contestation lycéenne et étudiante.

Les partis de gauche ont apporté leur soutien aux lycéens. Benoît Hamon, porte-parole du parti socialiste, a estimé que le gouvernement avait «allumé un incendie qu'il ne parvient pas à atteindre», alors que le Premier ministre François Fillon a accusé le PS de vouloir «créer des tensions» en appelant ses militants à manifester auprès des lycéens.