Marie-George Buffet, 59 ans, a été réélue dimanche pour un quatrième mandat à la tête du Parti communiste français, une formation qu'elle dirige depuis sept ans d'une main ferme sans réussir toutefois à en enrayer la chute.
Mme Buffet, qui était devenue en 2001 la première femme à diriger le parti, a obtenu 67,72% des suffrages, face à trois listes alternatives, à l'issue du vote de quelque 800 délégués réunis lors d'un congrès à La Défense, un quartier d'affaires de la banlieue ouest de Paris. Mme Buffet avait obtenu 91% des voix lors du dernier scrutin en 2006.
«Je ressens cet après-midi une immense fierté, nous avons avec ce Congrès connu quelque chose de grand, après des périodes difficiles», a déclaré Mme Buffet, émue, après sa réélection comme secrétaire nationale.
«Nous avons décidé de poursuivre le Parti communiste et le transformer», a déclaré aux militants la députée de Seine-Saint-Denis (banlieue parisienne). Le texte d'orientation, adopté par le Congrès, stipule que le communisme doit rester une «référence fondamentale» du PCF mais dans une «conception neuve».
Marie-George Buffet s'était fait connaître du public en devenant ministre des Sports du gouvernement socialiste de Lionel Jospin (1997-2002) et s'était illustrée par son action dans la lutte contre le dopage.
Lors de la dernière élection présidentielle en 2007, elle avait recueilli un score calamiteux de 1,93%, derrière le trotskiste Olivier Besancenot (4,08%). Il s'agit du résultat le plus faible de toute l'histoire du PCF, en déclin depuis un quart de siècle, après avoir été le premier parti de France à la sortie de la Seconde guerre mondiale.
Le PCF, qui compte 15 députés à l'Assemblée nationale, avait enregistré lors des élections municipales de mars 2008 des résultats plus honorables, grâce notamment aux accords traditionnels avec le Parti socialiste.
Marie-George Buffet, une femme énergique et travailleuse, d'allure austère, résiste à tous ceux qui réclament l'abandon du communisme ou la création d'une nouvelle force. Diplômée d'histoire-géographie, elle est arrivée au PCF en 1969, à 20 ans, avant de grimper les échelons d'un parti alors inféodé à l'Union soviétique.
La secrétaire nationale a déjà annoncé que le parti serait géré par une direction collégiale de six à dix membres, qui doit être désignée mercredi lors de la première réunion du nouveau Conseil national (parlement) du PCF.
Elle a plusieurs fois répété qu'elle n'irait pas jusqu'au bout de son mandat de trois ans, et pourrait céder sa place d'ici un an ou deux.