Le gouvernement britannique devrait abandonner le projet controversé d'expansion d'Heathrow, principal aéroport de Londres, si les niveaux de pollution ne sont pas réduits de manière drastique, a indiqué dimanche le ministre britannique de l'Environnement.

Le gouvernement britannique prévoit de construire d'ici 2020 une troisième piste à Heathrow, pour permettre à l'aéroport d'absorber un peu plus de 700 000 mouvements d'avions par an, contre 480 000 actuellement. Mais jeudi, il a reporté sa décision finale au mois de janvier, alors qu'elle était prévue avant la fin de cette année, relançant l'espoir des opposants au projet.

Dans un entretien au Sunday Times, M. Benn s'est dit «déterminé» à respecter les engagements du Royaume-Uni en matière de pollution.

Il a souligné qu'Heathrow --aéroport le plus fréquenté au monde pour le trafic international-- était déjà en infraction avec la réglementation européenne en matière de pollution de l'air, qui ne devra être appliquée par le Royaume-Uni qu'à partir de 2015. Le pays s'est engagé à être dans les clous à cette date-là.

«Nous devons atteindre les objectifs environnementaux. Nous devons respecter cet engagement et je suis déterminé à ce que nous le fassions», a indiqué le ministre.

Il s'est montré sceptique face aux arguments selon lesquels les progrès technologiques du transport aérien en matière d'environnement --avancés notamment par le gouvernement pour défendre son projet-- permettront à Heathrow de respecter la réglementation européenne tout en gagnant en capacité.

M. Benn a prévenu des graves conséquences auxquelles serait exposé le pays s'il était en infraction avec les directives: «vous avez des problèmes avec la Commission (européenne), vous êtes entraînés dans des procédures d'infraction et ensuite la machine est lancée --ce qui n'est pas quelque chose que nous pouvons envisager».

Le gouvernement, favorable à l'extension depuis 2003, s'oppose aux associations écologistes, aux riverains, au parti d'opposition conservateur et désormais à un nombre croissant de députés travaillistes.