Le mari de Geneviève Lhermitte, une femme de 42 ans jugée depuis lundi en Belgique pour l'assassinat de ses cinq enfants en février 2007, a assuré mardi n'avoir «jamais remarqué» les problèmes familiaux évoqués la veille par son épouse pour expliquer son terrible geste.

«Ma femme ne m'a jamais montré que quelque chose n'allait pas. Je n'ai jamais remarqué que quelque chose n'allait pas dans notre vie commune», a déclaré Bouchaïb Moqadem, dont les propos sont retranscrits pratiquement intégralement sur le site internet du journal belge Le Soir.

M. Moqadem était le premier d'une centaine de témoins qui seront entendus durant les deux semaines du procès de sa femme devant la cour d'assises de Nivelles, une petite ville de Wallonie située à une trentaine de kilomètres de Bruxelles.

Ce Marocain de 44 ans, aujourd'hui «brisé», a nié avoir été le mari violent, souvent absent ou insensible à la détresse de sa femme qu'avait décrit Mme Lhermitte.

Niant avoir jamais porté de coups à sa femme, il a assuré que la «seule violence, c'est le massacre avec tortures» des enfants. Il a toutefois reconnu que Geneviève Lhermitte «s'occupait de tout» dans la maison.

Geneviève Lhermitte, une mère de famille «fusionnelle», a raconté lundi comment elle avait successivement égorgé ses quatre filles et son fils, âgés de 3 à 14 ans, au domicile familial de Nivelles le 28 février 2007.

Cette enseignante au caractère fragile, dépressive depuis des années, a expliqué avoir été «poussée à bout» par la présence «envahissante» dans sa sphère familiale du docteur Michel Schaar, le «père adoptif» de Bouchaïb Moqadem, qui subvenait à leurs besoins financiers et qui vivait dans la même maison qu'eux.

La présence du docteur Schaar ne posait «aucun problème», a estimé Bouchaïb Moqadem. «Il était de la famille, ce n'était pas un étranger. Il n'a fait que du bien.»

Après un échange tendu avec son mari, dont elle veut divorcer, Geneviève Lhermitte a tenu à s'adresser à lui solennellement en fin d'audience.

«Je voudrais te dire que ce que j'ai fait à nos enfants, je le regrette. Je te demande pardon parce que je sais que ça a brisé ta vie», a déclaré Geneviève Lhermitte, qui risque la prison à vie.