La police a fait usage mardi de gaz lacrymogène pour repousser deux manifestations de plusieurs milliers de personnes à Athènes et Salonique, dans le nord de la Grèce, ont constaté des journalistes de l'AFP.

A Athènes, les policiers des unités anti-émeutes ont dispersé sur deux fronts les manifestants, dont certains cagoulés avaient lancé des cocktails Molotov, des pierres et d'autres projectiles sur la place Syntagma, face au Parlement.

Des manifestants se sont repliés sur une grande avenue de la capitale où la situation restait tendue. Des groupes d'une dizaine de jeunes faisaient toujours face aux policiers en les invectivant. La place Syntagma était couverte de fumées de poubelles brûlées mêlées de gaz lacrymogène.

La manifestation rassemblait plusieurs milliers de professeurs, lycéens et étudiants, quelques heures avant les obsèques d'Alexis Grigoropoulos, tué samedi par un agent des forces spéciales de la police, dont la mort a déclenché une vague de violences urbaines dans tout le pays.

Les enseignants du syndicat de l'enseignement secondaire avaient déployé en tête de la manifestation une grande banderole affirmant «L'Assassin, le coupable, c'est le gouvernement». Ils étaient suivis de quelque 2.000 lycéens et étudiants.

A Salonique, quelque 2.000 lycéens, étudiants et militants de gauche ont été également dispersés devant le ministère de Macédoine et Thrace par les forces de l'ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogènes.

Des jeunes avaient lancé auparavant des engins incendiaires et divers projectiles contre les policiers.

Les manifestants, encadrés par d'importantes forces policières, s'étaient rendus devant le siège du ministère de la Macédoine et de Thrace, en passant par la grande église de Salonique, Aghia Sofia, et criant notamment «L'Etat assassine», «Alexis, tu vis et tu nous conduis».