L'Etat français a été condamné à verser 15 000 euros à Karen Montet-Toutain, une enseignante poignardée en plein cours par un élève le 16 décembre 2005 dans un lycée de la banlieue sud de Paris, pour préjudice moral, a-t-on appris lundi auprès de son avocat, Me Koffi Senah.

Interrogé par l'AFP, le rectorat de Versailles a précisé qu'il ne ferait pas appel de cette décision, dans la mesure où l'Etat «a bien été exonéré de toute responsabilité lors de cette agression», et qu'il s'agit d'une indemnisation du préjudice moral.

L'avocat de l'enseignante, Me Koffi Senah, estime pour sa part que le tribunal administratif de Versailles (ouest de Paris) a reconnu implicitement que «l'indifférence» de la hiérarchie de l'enseignante à ses «appels au secours» avant l'agression avait constitué une «faute».

Dans son jugement rendu le 14 novembre, le tribunal rappelle que «la collectivité publique est tenue de protéger les fonctionnaires contre les menaces, violences, voies de fait, injures, diffamations ou outrages dont ils pourraient être victimes à l'occasion de leurs fonctions, et de réparer».

L'Etat a ainsi été condamné à verser à l'enseignante 15.000 euros au titre du préjudice moral résultant de son agression, majorés des intérêts au taux légal à compter du 26 octobre 2006, date de sa demande, a-t-on appris auprès de son avocat.

Dans sa requête, Me Senah mettait en avant le fait que, dans les mois précédant l'agression, Mme Montet-Toutain avait alerté sa hiérarchie de plusieurs incidents, impliquant d'autres élèves que son agresseur.

Mme Montet-Toutain, 30 ans, est actuellement en arrêt maladie, car son état n'est pas «consolidé», tant sur le plan psychologique que physique.