Le premier ministre britannique Gordon Brown présente mercredi les grandes lignes de son prochain programme législatif, qui devrait être centré sur la relance d'une économie au bord de la récession, lors du traditionnel discours du trône lu par la reine Elizabeth II.

M. Brown avait dévoilé la substance de ce programme dès mai dernier, promettant de concentrer ses efforts sur le «budget des familles». Mais la crise financière de cet automne est passée par là, obligeant le Premier ministre à revoir sa copie in extremis en supprimant certains des 18 projets de loi annoncés au printemps, à en croire la presse.L'effort du gouvernement devrait désormais porter sur la relance de l'économie et la stabilisation du système bancaire, dans la foulée du plan de sauvetage annoncé début octobre.

Le gouvernement envisagerait notamment de renforcer la pression sur les banques --dont plusieurs ont été nationalisées, comme récemment Royal Bank of Scotland-- pour les obliger à mieux aider entreprises et commerces à traverser la crise économique.

D'autres mesures envisagées, comme de nouvelles restrictions à la vente d'alcool ou de tabac, auraient été abandonnées ou édulcorées pour ne pas pénaliser davantage le secteur du commerce, déjà durement touché par la crise.

Le gouvernement a par ailleurs prévu de durcir sa politique en matière d'immigration et d'acquisition de la nationalité britannique.

Logement, santé et éducation devraient également figurer en bonne place de ce discours du trône, qui sera lu à partir de 11h30 locales par la reine Elizabeth II devant les deux chambres du Parlement réunies.

Se pliant à un cérémonial immuable datant de 1536, la souveraine se rendra en carrosse du palais de Buckingham au Parlement de Westminster. Elle y revêtira sa robe d'apparat et coiffera sa couronne sertie de plus de 3.000 pierres précieuses. Puis elle prononcera d'une voix monocorde le discours rédigé par «son» gouvernement devant les Lords assis et les députés debout.

Lors de son premier discours du trône en novembre 2007, M. Brown était encore affaibli politiquement après sa décision de renoncer à des élections générales anticipées.

Cette année, le Premier ministre, dont le parti travailliste a compté jusqu'à plus de 25 points de retard cet été, a effectué une remontée en flèche grâce à sa gestion de la crise économique, saluée dans le monde entier.

Selon le dernier sondage en date, publié mardi par le quotidien The Independent, le Labour est revenu à un petit point de l'opposition conservatrice.