La justice française a commencé à juger mardi trois jeunes filles, accusées d'avoir déclenché un incendie qui avait fait 18 morts en 2005 en mettant le feu à la boîte aux lettres d'une adolescente dont elle voulaient se venger.

Le procès des trois jeunes filles, qui avaient entre 16 et 18 ans au moment des faits, s'est ouvert mardi devant la cour d'assises des mineurs du Val-de-Marne, près de Paris, et se tient à huis clos jusqu'au 19 décembre.

Une quatrième jeune fille également poursuivie, âgée de 15 ans au moment de l'incendie, comparaîtra ultérieurement devant le tribunal pour enfants.

Dans la nuit du 3 au 4 septembre 2005, un incendie s'était déclaré dans le hall d'une tour d'habitat social de 18 étages, à L'Haÿ-les-Roses, une commune de la banlieue sud de Paris. Le feu, rapidement maîtrisé, avait ravagé le hall, sans s'étendre aux étages mais une épaisse fumée toxique s'était propagée dans l'immeuble.

Douze personnes avaient été retrouvées mortes dans la cage d'escalier, intoxiquées par les fumées. Six autres, également intoxiquées, étaient décédées à l'hôpital les jours suivants, portant le bilan à 18 morts, dont trois enfants, et 28 blessés.

Les quatre jeunes filles, dont l'une habitait dans la tour, avaient avoué avoir mis le feu à la boîte aux lettres d'une adolescente, résidant aussi dans la tour, avec laquelle elles ne s'entendaient plus.

La veille du drame déjà, deux d'entre elles avaient fait une première tentative.

Au-delà de la responsabilité de ces adolescentes, toutes dépourvues de casier judiciaire, l'instruction s'est attachée à comprendre comment la fumée s'était ainsi propagée dans l'immeuble.

Des expertises ont relevé plusieurs non-conformités de l'immeuble aux règles sécurité incendie, avec la présence de matériaux inflammables dans le hall et une ventilation insuffisante pour évacuer des fumées toxiques.

Dans ce cadre, une enquête judiciaire, toujours en cours, a été ouverte contre X, pour «homicide involontaire par manquement à une obligation de sécurité ou de prudence».