Scotland Yard a annoncé mardi avoir désigné un de ses hauts responsables pour enquêter sur les conditions de l'interpellation controversée d'un élu de l'opposition soupçonné de fuites embarrassantes pour le gouvernement, une affaire qui fait scandale au Royaume-Uni.

Ian Johnston, chef de la police des transports, a été chargé de remettre d'ici une semaine un rapport sur les conditions de l'interpellation jeudi dernier de Damian Green, responsable des questions d'immigration au parti conservateur.

Son parti a dénoncé des méthodes «stalinistes» de la police, dont des membres de la branche antiterroriste avaient maintenu M. Green en garde à vue pendant neuf heures pendant que ses bureaux, notamment à la chambre des Communes, étaient fouillés. M. Green avait finalement été libéré sous caution.

Cette interpellation était survenue dans le cadre d'une enquête sur des fuites en provenance du ministère de l'Intérieur, que le député est soupçonné d'avoir relayées à la presse ces derniers mois pour embarrasser le gouvernement de Gordon Brown.

Les journaux britanniques avaient ainsi révélé le contenu d'un courrier électronique montrant qu'un immigré en situation illégale travaillait à la chambre des Communes.

La désignation mardi d'un responsable de Scotland Yard pour enquêter sur l'enquête intervient après plusieurs jours de protestations du parti conservateur, qui soupçonne le gouvernement d'utiliser la police pour faire taire les critiques.

De nombreux députés ont également dénoncé l'arrestation d'un des leurs et la fouille de ses bureaux parlementaires pour une simple affaire de fuites à la presse, une première pour l'un des plus vieux Parlements du monde, selon les médias britanniques.

Mardi matin, le Premier ministre a promis de faire toute la lumière sur cette affaire.

«Les députés, bien sûr, doivent pouvoir continuer à travailler», a-t-il déclaré. «Mais aucun député n'est au-dessus des lois. Il faut que la police puisse travailler en toute indépendance. La police doit pouvoir travailler sans que les hommes politiques n'interfèrent», a-t-il dit.