Les recherches se poursuivaient vendredi au large des côtes françaises pour tenter de retrouver les corps de cinq disparus dans le crash d'un Airbus A320 d'Air New Zealand, qui s'est abîmé en Méditerranée jeudi avec sept personnes à bord.

L'accident s'est produit, pour une raison inconnue, alors que l'appareil approchait de l'aérodrome de Perpignan (sud-ouest de la France), où il avait effectué des travaux de maintenance, avant de se rendre à Francfort (Allemagne).

Au moment du décollage, deux pilotes allemands étaient aux commandes de l'avion, à bord duquel se trouvaient également cinq Néo-Zélandais: un pilote, trois ingénieurs et un représentant de l'aviation civile néo-zélandaise.

Deux corps seulement ont été repêchés quelques heures jeudi après l'accident survenu à 16H46 (15H46 GMT) à 3,5 milles du rivage (environ 7 km), mais il n'y a «aucun espoir de retrouver des survivants», selon le procureur-adjoint de Perpignan.

L'équipage du chasseur de mines Verseau de la Marine nationale française, arrivé vendredi peu avant l'aube sur zone, effectuait, à l'aide d'un sonar, des travaux de repérage de l'épave de l'avion, qui repose par 35 mètres sur un fond sableux, pour tenter de découvrir les corps des disparus et les boîtes noires de l'appareil.

Une forte houle et le vent gênaient les opérations de secours, auxquelles participent également un avion Atlantique 2, un Dragon 66, un hélicoptère, une quinzaine d'embarcations, 70 gendarmes et une vingtaine d'hommes du Service départemental d'intervention et de secours (Sdis).

Des débris de l'appareil, morceaux de carlingue et de fauteuils notamment, sont portés par le courant vers le sud-est en direction des côtes espagnoles, à une trentaine de kilomètres du lieu de la catastrophe, selon un responsable de la gendarmerie de Montpellier, qui venait de survoler la zone en hélicoptère.

Selon le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau, qui s'est rendu à Perpignan dans la matinée, l'appareil d'Air New Zealand loué par XL Airways Germany a passé dix jours chez la société EAS Industries à Perpignan pour «une visite légère pour la transformation de la peinture» afin de reprendre les couleurs de la compagnie néo-zélandaise.

Après avoir décollé de Perpignan, l'A320 est allé plus au nord, et devait ensuite faire un toucher au sol à Perpignan, sans atterrir, avant de se rendre à Francfort pour son transfert à Air New Zealand, a-t-il dit.

«Ce n'était pas un vol d'essai mais un vol d'acceptance» avant la restitution de l'appareil à la compagnie néo-zélandaise vendredi matin à Francfort, a-t-il ajouté.

«Il semble que l'avion ait effectué un virage qui n'était pas prévu dans la procédure et ait effectué une brutale montée», a indiqué M. Bussereau.

Le ministre a souligné qu'il s'agissait d'un «avion récent», sorti en juillet 2005 des usines d'Airbus à Toulouse et ayant 7.000 heures de vol.

Le procureur-adjoint du parquet de Perpignan en charge du dossier a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire «très rapidement» avec deux juges d'instruction.

Cinq techniciens du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA) et autant de représentants d'Airbus sont arrivés vendredi à Perpignan pour les besoins de l'enquête.

Le PDG de Air New Zealand et les familles des victimes sont en route pour la France. Une cellule médico-psychologique a été mise en place à Perpignan pour soutenir les familles.

L'accident a entraîné la propagation d'une nappe de kérosène en mer qui s'est rapidement dispersée en raison de la volatilité de ce combustible et de l'état de la mer. Selon les spécialistes, il n'y aura aucun impact sur l'environnement.