Près de 40 000 électeurs au Groenland, territoire danois d'outre-mer, se rendent aux urnes mardi pour dire oui ou non à un régime d'autonomie élargie négocié avec le Danemark qui leur ouvre la voie à l'indépendance totale de l'île sous contrôle danois depuis près de trois siècles.

Les bureaux de vote dans les 80 villes et villages ouvriront leurs portes à 09h00 locales jusqu'à 20h00.

Les résultats sont attendus vers minuit.

Selon un dernier sondage paru lundi, 61% des Groenlandais voteraient Aap (oui) contre 15% de Naamik (non). 19% sont encore indécis et 5% ne comptent pas aller voter, relève cette enquête de HS Analyse, réalisée auprès de 1.009 électeurs et publiée sur le site du journal Sermitsiaq.

En faisant omission des indécis, considérés comme des abstentionnistes potentiels par l'institut, la majorité en faveur du oui serait écrasante à 80% contre 20% de non.

Le Groenland, peuplé de 57 000 habitants (dont 50 000 Inuit et 7 000 Danois de la métropole), occupe une position stratégique dans l'Arctique entre l'Europe et les Etats-Unis. Il abrite une base radar américaine à Thulé, au nord-ouest, qui devait jouer un rôle essentiel dans le programme antimmissiles de l'administration Bush.

Il bénéficie d'un statut d'autonomie interne depuis 1979. Le nouveau régime proposé par le gouvernement local lui confère pour la première fois le droit à l'autodétermination et le reconnaît en tant que peuple conformément au droit international.

Il lui permet d'avoir le contrôle de ses propres ressources et lui attribue des compétences accrues, à part la défense et les affaires étrangères qui demeurent du ressort de Copenhague.

Ce référendum est consultatif, mais le gouvernement de Nuuk a promis d'en respecter le résultat, même si le non l'emportait.