Un membre d'équipage du sous-marin nucléaire russe Nerpa dans lequel vingt marins ont été tués par le déclenchement du système anti-incendie a été mis en examen pour imprudence, a annoncé lundi le chef de la commission d'enquête du parquet de Russie, Alexandre Bastrykine.

«La mise en examen a été prononcée aux termes de l'article 109» du code pénal, «imprudence ayant entraîné la mort» qui prévoit jusqu'à cinq ans d'emprisonnement, a précisé M. Bastyrkine, cité par l'agence de presse russe Ria Novosti.

«Ce n'est pas la seule version. Nous enquêtons sur toutes les hypothèses. Nous allons étudier celle-ci très attentivement. Tout sera parfaitement objectif», a-t-il assuré.

Des spécialistes des chantiers navals où le sous-marin a été construit ont mis en doute la version officielle selon laquelle un membre d'équipage aurait déclenché, sans raison, le système anti-incendie qui a tué 20 personnes, asphyxiées en inhalant du fréon.

D'autres experts et des collègues du sous-marinier ont eux aussi mis en doute la version officielle de l'accident, certains affirmant que les autorités cherchaient un «bouc émissaire».

Le sous-marin, tout juste achevé, effectuait des tests en mer du Japon et comptait de nombreux ingénieurs et techniciens à bord lorsque l'incident a eu lieu le 9 novembre.

C'est le pire accident de ce type depuis la catastrophe du Koursk qui avait fait 118 morts en 2000.

Selon la presse russe, ce sous-marin était destiné à l'Inde, qui avait l'intention de le prendre en leasing pour plusieurs centaines de millions de dollars. Une source haut placée au sein de l'industrie militaire russe a démenti cette information.