Un juge a ordonné, pour la première fois en Espagne, à une école publique de retirer les crucifix ornant les murs des salles de classe, annoncent dimanche plusieurs journaux.

Un juge du tribunal administratif de Valladolid (nord), Alejandro Valentin a demandé à l'école publique Macias Picavea de Valladolid de «retirer les symboles religieux des salles de classe et espaces publics», selon la décision du magistrat, citée notamment par le journal conservateur ABC. Le magistrat qui ainsi accède à la demande formulée dès 2005 par un parent d'élève et une association locale de défense de l'école laïque, s'appuie sur la constitution espagnole qui garantit la «liberté de religion et de culte» et assure le caractère «laïque et neutre» de l'État espagnol.

«La présence de ces symboles dans les zones (...) où des mineurs en pleine phase de formation reçoivent des cours, peut provoquer chez eux le sentiment que l'État est plus proche» de la religion catholique que d'autres confessions, argumente le juge.

C'est la première fois que la justice espagnole prend une telle décision, selon l'association plaignante, militante de la laïcité à l'école, citée par ABC.

Une affaire similaire avait éclaté à Jaén (sud) en 2006, mais cette fois le gouvernement régional (en charge des questions d'éducation) avait pris les devants et fait retirer les crucifix d'une école publique avant l'intervention de la justice, selon le journal.

Malgré la constitution espagnole de 1978 assurant du caractère aconfessionnel de l'État et de ses institutions, les symboles catholiques demeurent très présents en Espagne, 30 ans après la fin de dictature franquiste qui avait érigé le catholicisme au rang de religion d'État.

En particulier, tout nouveau chef de gouvernement doit jurer fidélité à la constitution devant un crucifix, lors de sa prestation de serment.