Le premier ministre britannique Gordon Brown estime que la Grande-Bretagne a besoin d'une «nouvelle approche» pour vaincre la crise financière mondiale et préconise une «politique budgétaire dynamique et audacieuse», selon le texte publié à l'avance d'un discours attendu lundi.

«Ne rien faire n'est pas une option. Une nouvelle approche est nécessaire si nous voulons traverser cette récession financière mondiale sans précédent avec le moins de dommages» pour l'économie britannique, devrait déclarer le premier ministre devant les entrepreneurs rassemblés lundi pour la conférence annuelle de la Confédération de l'industrie britannique (CBI). Gordon Brown préconise donc «une approche qui combine l'usage d'une politique monétaire et d'une politique budgétaire dynamique et audacieuse pour soutenir l'activité économique et la confiance dans les mois qui viennent».

Le premier ministre doit faire cette intervention devant la principale organisation patronale britannique le jour où son ministre des Finances Alistair Darling dévoilera les grandes lignes du budget 2009, qui devrait favoriser la relance.

«À période exceptionnelle, mesures exceptionnelles», plaide le premier ministre alors que M. Darling a annoncé qu'il allait faire une entorse aux règles d'or budgétaires instaurées en 1997 par Gordon Brown alors lui-même, imposant de contenir la dette publique sous 40% du produit intérieur brut (PIB).

La Grande-Bretagne a besoin «d'une approche qui soutienne la demande économique avec tous les instruments à notre disposition tout en maintenant -- et pas en réduisant -- nos programmes d'investissements à long terme et de réforme», a souligné le premier ministre.

«En faire trop peu et trop tard signifierait plus de dégâts et plus de détériorations», a-t-il relevé.

Le premier ministre a souligné également que cette politique aurait d'autant plus d'efficacité si elle était coordonnée avec les autres pays.

«Une approche coordonnée en Europe, notre principal partenaire commercial, serait la plus fructueuse». «Nous sommes tous dans le même bain. C'est aussi en travaillant ensemble, pas en se réfugiant dans l'isolationisme que l'on peut résoudre ces problèmes», a-t-il répété.